Et le peuple des Monts Nouba ?

Mgr Macram Max Massis, évêque d’El Obeid (République du Soudan), vient de faire un bref passage à Paris, étape d’un voyage qui l’a mené à New York (Nations Unies), Dublin, Londres et Bruxelles.

Justice et Paix-France, qui l’a rencontré, souhaite rendre compte d’un appel lancé, en avril dernier, par son diocèse.

Depuis près d’un an, les hostilités ont éclaté, dans les Monts Nouba, (Etat du Sud-Kordofan), entre l’armée de la République du Soudan et la branche nord du Mouvement de libération des peuples du Soudan.

La population civile de la région a été sévèrement bombardée, et l’on estime que plusieurs centaines de personnes ont été tuées ; plus nombreux encore sont les blessés et les déplacés à cause des combats.

La plupart des cultures n’ayant pas été menées à bien dans ces conditions, on craint une crise des subsistances dans la région.

Tant l’insécurité que les barrages imposés par le Gouvernement du Soudan continuent à empêcher tout accès des organisations humanitaires internationales aux Etats du Sud Kordofan et du Nil Bleu.

Devant cette situation de crise humanitaire dans les Monts Nouba, le diocèse d’El Obeid en appelle au Conseil de Sécurité de l’ONU, à l’Union Africaine, à la Ligue arabe, à l’IGAD (Inter Governmental Authority for Devlopment), à l’Union européenne et à ses Etats membres, ainsi qu’à l’ensemble de la communauté internationale, pour demander à toutes les parties au conflit un arrêt immédiat des opérations militaires, notamment des bombardements aériens. Toutes les attaques contre les civils doivent cesser, et toutes les mesures nécessaires devront être prises pour les protéger de toute violence directe et indirecte, y compris les violences faites aux femmes.

Devant les besoins humanitaires immédiats et criants de la population concernée, dans le Sud Kordofan en général et les Monts Nouba en particulier, le diocèse d’El Obeid appelle le gouvernement du Soudan et toutes les parties impliquées à remplir leurs obligations envers la loi et à permettre aux organisations humanitaires internationales un libre accès aux civils afin d’apporter assistance rapidement à tous ceux qui en ont besoin.

Enfin, le message du diocèse s’adresse à toutes les parties en conflit pour leur demander de chercher une solution pacifique, conforme à ce qui a été décidé dans le Protocole de résolution du conflit dans les Etats du Sud Kordofan et du Nil Bleu, inclus dans l’Accord total de Paix de 2004.

Il insiste pour que les consultations populaires confirment une solution politique définitive qui respecte la volonté du peuple Nouba.