Joe Biden, l’espoir d’un renouveau

La victoire de Joe Biden à l’élection américaine du 3 novembre doit être appréciée à sa juste valeur. D’une part, la participation a été exceptionnelle – plus de 150 millions d’Américains ont voté, le plus haut niveau jamais enregistré. Et le taux de participation – plus de 66 % – est le plus élevé depuis 120 ans, malgré la pandémie. D’autre part, la victoire du candidat du parti démocrate est incontestable. Le président sortant Donald Trump a certes rassemblé un peu moins de 74 millions de votants, bien davantage qu’en 2016. Mais Joe Biden a obtenu près de 80 millions de votes et il devrait disposer d’un nombre significatif de grands électeurs (306 contre 232).

Il lui revient donc désormais de traiter en profondeur les problèmes qui avaient permis l’élection de Donald Trump il y a quatre ans. Le président sortant avait notamment su capter l’angoisse de la population blanche américaine pauvre, qui traverse une crise profonde, économique, sociale, démographique et anthropologique — les naissances au sein des communautés blanches seront minoritaires pour la première fois cette année.

Joe Biden va chercher à surmonter les clivages en appliquant des politiques universelles, qui s’adressent à tous les Américains. Il a fait campagne en insistant sur le renforcement des protections sociales (assurance santé, congés maladie, congés maternité), les droits des salariés (hausse du salaire minimum), l’investissement public (infrastructures, décarbonisation de la production d’électricité). Les enjeux climatiques seront une de ses priorités, d’autant que le secteur des « énergies propres » apparaît comme un gisement d’emplois.

En ayant choisi comme future vice-présidente Kamala Harris, une ancienne procureure aux origines métissées et qui se revendique comme « Noire », Joe Biden a, là aussi, manifesté son souci de rassembler les multiples composantes de la population. S’il y parvient, la période qui s’ouvre pourrait être marquée par un renouveau de la démocratie américaine.