La lutte contre la corruption, cheval de bataille du pape François

Dans son livre « Le nom de Dieu est miséricorde » dont la sortie mondiale, dans 84 pays, s’est faite ce 12 janvier, le pape François fait un pamphlet contre les ravages de la corruption. En voici des extraits :

La corruption est le péché qui, au lieu d’être reconnu en tant que tel et de nous rendre humbles, est érigé en système, devient une habitude men­tale, une manière de vivre (…). Le corrompu est celui qui pèche et ne s’en repent pas, celui qui pèche et feint d’être chrétien, et dont la vie est scandaleuse.

Le corrompu ignore l’humilité, ne considère pas qu’il a besoin d’aide et mène une double vie. Il ne faut pas accepter l’état de corruption comme si ce n’était qu’un péché de plus  : même si l’on identifie souvent la corruption au péché, il s’agit, en fait, de deux réalités distinctes, bien qu’elles soient liées. Le corrompu se lasse de demander pardon et finit par croire qu’il ne doit plus le demander. On ne se transforme pas en corrompu du jour au lendemain  : il y a une longue dégradation.

Quelqu’un peut être un grand pécheur et, néanmoins, ne pas tomber dans la corruption. (…) Je pense, par exemple, aux personnages de Zachée, de Matthieu, de la Samaritaine, de Nicodème, du bon larron  : dans leur cœur de pécheur, tous avaient quelque chose qui les sauvait de la corruption. Ils étaient ouverts au pardon, leur cœur connaissait sa propre faiblesse et c’est ce rai de lumière qui a laissé entrer la force de Dieu.

En se reconnaissant tel, le pécheur, d’une certaine façon, reconnaît que ce à quoi il a adhéré, ou adhère, est erroné. Alors que le corrompu, lui, cache ce qu’il considère comme son véritable trésor, ce qui le rend esclave. (…)