Deux journées intenses, à la rencontre de Marseille et de la « mosaïque » des peuples et des religions qui vivent dans cette ville métissée et sur les rives de la Méditerranée : le pape François aura pu y répéter les messages qu’il martèle depuis le début de son pontificat.
La Méditerranée, berceau de notre culture, est devenue cimetière. Les migrants, a-t-il rappelé, ne nous envahissent pas ; ils espèrent notre hospitalité. Ne pas les secourir quand ils sont en danger sur la mer est un crime. Détourner les yeux est un « naufrage de civilisation » : « Soit nous accueillons, soit nous abimons l’humanité ». Le pape n’était pas venu visiter la France, certes, mais c’est aux dirigeants français – et européens – que ses mots s’adressaient. La réponse du président Macron, le lendemain, jugeant que la France « fait sa part » laissait craindre une même fin de non-recevoir.
Alors, de Notre-Dame de la Garde aux quartiers Nord de la ville, du Prado au stade vélodrome, c’est le cœur des Marseillais que François a voulu toucher. Et, au fil des discours, c’est la conscience des catholiques d’un continent en proie aux « passions tristes » que le pape a voulu réveiller. Le sens de l’hospitalité, l’attention aux plus pauvres, aux personnes âgées, à la vie menacée : l’Europe a besoin d’« un nouveau tressaillement de foi, de charité et d’espérance ».
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