« Mon pape François était humain tout simplement ». Je dis « mon pape » parce qu’il l’a été pendant douze ans. C’était lui et pas un autre, il était celui que l’Esprit Saint nous avait donné. « Humain » parce que, quand on le rencontrait en tête à tête, il était à la fois simple, proche et bienveillant. Aujourd’hui je rends grâce à Dieu pour François dont, comme beaucoup de Chrétiens et de non-Chrétiens, j’ai beaucoup reçu. Il était humain car heureux de rencontrer ses semblables, quels qu’ils soient, les pauvres et les gens ordinaires en priorité tout comme les grands de ce monde.
Ma dernière visite « Ad limina », que les évêques du monde entier font régulièrement à Rome, avait lieu pendant l’épidémie de Covid. L’homme âgé et fragile sur le plan pulmonaire qu’était François prit le temps de saluer, sans masque, chacun de la trentaine d’évêques que nous étions, nous disant au revoir de la même façon après la rencontre. Celle-ci, prévue pour durer 1h30 dépassa largement les 2h. François était visiblement heureux de nous rencontrer et d’échanger avec nous. Une fois assis, il nous dit qu’il n’avait pas prévu le discours habituel mais qu’il serait heureux de nous écouter et de répondre à nos questions. Humain, simple et libre, tout en étant très attentif à ce que nous lui partagions de la pastorale en France.
Sa spontanéité mettait à l’aise ses interlocuteurs, que ce soit pour prendre une photo avec les prêtres ou séminaristes de mon diocèse ou pour recevoir la lettre d’une victime d’abus d’un prêtre que je lui remettais en mains propres : « C’est la lettre d’une victime, c’est très important » dit-il à son secrétaire.
La première fois que je l’ai rencontré, c’était à la résidence Sainte-Marthe. Nous étions avec Guy Aurenche et le bureau du CCFD. Il célébra la messe devant la vingtaine de personnes présentes comme un prêtre ordinaire, à la fois avec recueillement et simplicité. Dans la brève rencontre qui suivit, il souriait, regardait chacun avec attention, on le sentait disponible et accueillant. Nous existions à ses yeux.
Beaucoup a été dit et sera dit sur le pape François. C’est le temps des analyses, des bilans. Pour ma part, je garde de lui cette parole comme un testament ô combien conforme à l’Évangile : « Rien de ce qui est humain ne m’est indifférent ». Merci François !
Télécharger la Lettre n°312 mais 2025 (PDF)