Foi évangélique et engagement politique

Le festival des poussières 2024-2025* a connu sa troisième édition cet été, rassemblant 600 personnes dans l’écohameau de Goshen, non loin de Dijon. Initié par le collectif Anastasis (collectif politique de chrétiens soucieux de lier pensée théologique et engagement pour la justice) il y a trois ans, le festival s’est depuis autonomisé.

Il s’étend sur trois jours, riches de temps de prières, d’ateliers-témoignages-conférences et de moments festifs. Le festival est autogéré (tous les participants s’engagent sur un certain nombre de services en arrivant) et se veut cohérent avec les principes dont il se réclame (d’où par exemple une alimentation écologique et végétarienne sur les trois jours). Le sous-titre du festival est « Évangile et révolution ». Cela signifie au moins deux choses : d’une part la nécessité d’un changement profond des structures dans notre monde ravagé par le capitalisme ; d’autre part la conviction que ce changement doit s’accompagner d’une conversion à la charité de Dieu. L’amour divin peut animer, purifier et orienter toute lutte pour la justice.

Le fil rouge de cette édition était le royaume : quelles justes interprétations de cette notion théologique ? quelle portée collective, sociale et politique lui conférer sans basculer dans le piège théocratique ? Une conférence avec le théologien et aumônier national du Secours catholique François Odinet a permis de penser ces questions.

Quelques exemples parmi les sujets proposés cette année : le décryptage de l’instrumentalisation du christianisme par l’extrême droite et les manières de s’y opposer, la mobilisation pour les droits des peuples et contre le génocide en Palestine ou encore des ateliers de partage sur les sujets complexes de l’IVG et de l’euthanasie.

Le festival accueille des personnes au niveau de militantisme varié. Il s’agit d’incarner une sensibilité sans se fermer à des personnes moins sûres d’elles politiquement.

* https://www.poussieres.net/