Le rapport alarmant de l’Aide à l’Église en Détresse

Deux rapports annuels sur la liberté religieuse dans le monde, l’un de l’Aide à l’Église en détresse (AED), catholique, et l’autre de l’ONG « Portes Ouvertes », protestante, lancent un même cri d’alarme. Les deux organismes insistent sur la situation particulièrement dramatique des chrétiens (360 millions persécutés et discriminés) et, plus largement, sur le non-respect de la liberté religieuse dans de trop nombreux pays. En recevant le 10 octobre dernier une délégation de l’AED, le pape Léon XIV insistait précisément sur le droit à la liberté religieuse, un droit « essentiel et non facultatif », « pierre angulaire de toute société juste, car elle préserve l’espace moral dans lequel la conscience peut se former et s’exercer. » Et le pape exhortait la famille chrétienne « à ne pas abandonner nos frères et sœurs persécutés. »

 

En octobre dernier, l’Aide à l’Église en détresse (AED) rendait public son rapport annuel  rapport annuel sur la liberté religieuse dans le monde. Le constat de l’édition 2025 est alarmant : plus de 5,4 milliards de personnes, soit près des deux tiers de l’humanité, vivent dans des pays qui ne respectent pas la liberté religieuse. L’étude prend en compte toutes les religions et étudie 196 pays. Elle classe 24 pays dans la catégorie des pays de persécutions. Y sont perpétrées des violations graves et systémiques : la Chine, la Corée du Nord, l’Inde (pourtant revendiquant d’être une démocratie !), le Nigeria et le Nicaragua. Ensuite, sont répertoriés 38 pays classés comme pays de discriminations religieuses : l’Égypte, l’Éthiopie, la Turquie et le Vietnam, où les groupes religieux sont confrontés à des restrictions en matière de culte, d’expression et d’égalité des droits.

Le rapport identifie trois évolutions majeures :

– La montée des régimes autoritaires qui placent le contrôle et la répression légale de la religion au cœur de leur stratégie, notamment en Chine, en Érythrée, en Iran et au Nicaragua.

– La violence djihadiste : l’extrémisme religieux s’intensifie, notamment en Afrique de l’Ouest et Centrale, où des groupes djihadistes ciblent les communautés chrétiennes et musulmanes qui n’adhèrent pas à leur idéologie.

– Le nationalisme religieux : l’instrumentalisation de l’identité ethnique et religieuse (une nation = une religion) met en péril les droits des minorités, particulièrement en Inde et au Myanmar.

Le rapport analyse des tendances qui aggravent le phénomène. Les persécutions religieuses se sont intensifiées dans un contexte de multiplication des conflits (Ukraine, Soudan, Myanmar…). Il insiste sur le rôle des persécutions religieuses dans la crise migratoire : des millions de personnes sont contraintes de fuir la violence. Le rapport met également en lumière la double vulnérabilité des filles (parfois très jeunes) et des femmes issues de minorités religieuses, victimes d’abus systématiques, comme au Pakistan, en Égypte ou au Mozambique. Enfin, remarque l’AED, l’intelligence artificielle, de plus en plus utilisée pour traquer les croyants, notamment en Chine ou en Corée du Nord., est une menace supplémentaire.

Dans ce panorama mondial, l’Occident n’est pas épargné : l’AED y constate une explosion des crimes antisémites et antimusulmans et une hausse des actes anti-chrétiens.

En conclusion, l’AED réaffirme que la liberté religieuse est un droit humain fondamental et non un privilège. Et, pour la première fois de son histoire, elle lance une pétition mondiale pour assurer la protection du droit à la liberté religieuse.

Lien vers la pétition : https://acninternational.org/fr/petition/