Élections européennes : le grand brouillard
Le 9 juin prochain, les Français sont appelés aux urnes pour élire leurs nouveaux représentants au Parlement européen. Nous avons réalisé une enquête qualitative, en partenariat avec la Fondation Hippocrène, France Nature Environnement, le Mouvement européen France et le Réseau Action Climat, en interrogeant 4 groupes de Français au cours de 8h de discussions, recrutés parmi des personnes encore incertaines de se rendre aux urnes en juin.
Les enseignements clés :
1. Une grande déconnexion entre les Français et l’Europe, liée à la perception d’un silence médiatique sur le sujet, et d’une Europe qui ne saurait pas « faire sa pub ». Cette déconnexion produit une grande ignorance du fonctionnement et des enjeux de l’Europe, sur laquelle les Français projettent leur référentiel national : “On ne sait pas quand ils siègent. Est-ce qu’ils ont un 49.3 européen ?”
2. La tiédeur de l’évidence : les valeurs démocratiques européennes ne sont plus source de mobilisation, car souvent davantage attachées à la France qu’à l’Europe. C’est sur le mode passif qu’elles sont appréhendées, ou avec idéalisme chez les plus jeunes, qui critiquent l’absence d’une union et d’une harmonisation parfaites. Dans ce contexte, la fierté d’être Européen est minoritaire.
3. L’Europe d’il y a 20 ans : seules les politiques mises en place au tournant des années 2000, de l’espace Schengen à la monnaie unique, ou encore le programme Erasmus, plus ancien encore, marquent les esprits. L’Europe pratique, qui permet par exemple l’harmonisation des câbles USB-C, est aussi plébiscitée par les Français. Mais les transformations opérées par l’UE ces dernière années, tout comme ses politiques structurantes, à commencer par le Green Deal, sont absentes de leur vision de l’Europe.
4. L’aspiration à une Europe écologique : si l’action environnementale et climatique de l’Europe est encore très floue, l’échelle européenne est perçue comme pertinente pour faire face à ces enjeux. C’est autour du triptyque « boire, manger, respirer », plutôt que d’enjeux techniques, que les Français nous en ont parlé.
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