Il y a un temps pour … [Qohelet, 3]

Il y a

…un temps pour saper et un temps pour bâtir,

…un temps pour déchirer et un temps pour coudre,

…un temps pour se taire et un temps pour parler,

…un temps de guerre et un temps de paix. [Qohelet, 3]

Le 7 octobre, le Hamas a commis une abomination : des centaines d’enfants, de femmes, d’hommes, parce que juifs, ont été massacrés dans des conditions épouvantables. Le Hamas a ensuite pris en otages des dizaines d’enfants, de femmes et d’hommes.

Nous avons écrit dans le document « Terrorisme » qui se trouve sur le site de JPF : « les cibles des attentats sont choisies surtout en raison de leur charge symbolique et en fonction de la mise en scène spectaculaire que permet leur destruction. Et la prise d’otages est une sorte de réitération quotidienne de l’acte terroriste ». Oui, le Hamas est une organisation terroriste fanatique, dont l’objectif déclaré est la destruction d’Israël et qui, si pour cela il doit sacrifier tous ses enfants, le fera.

Israël a le droit de riposter, mais comment rester dans le juste périmètre de la dignité humaine ? Des milliers de Gazaouis sont morts dans les bombardements sur ce territoire que l’on qualifie de prison à ciel ouvert. Un enfant tué dans la bande de Gaza vaut-il moins qu’un enfant tué dans un village israélien ? Comment admettre qu’en représailles à des actes atroces, toute une population soit privée d’eau, d’électricité, de soins premiers ? Comment peut-on ne pas dépasser cette frontière invisible qui sépare la légitime défense des crimes de guerre ?

La guerre entre palestiniens et israéliens dure depuis 75 ans. Ce qui est inaudible aujourd’hui ne doit pas oblitérer l’avenir. Une politique israélienne critiquable a fait monter le Hamas et délégitimé l’autorité palestinienne ; or qu’on le veuille ou non, quand les bombes tombent sur Gaza, c’est le Hamas qui s’arroge la parole des palestiniens et qui bénéficie de l’appui des opinions publiques arabes.

Dans un premier temps, il faut créer des corridors humanitaires pour Gaza et obtenir la libération des otages détenus par le Hamas, puis il faut refaire une conférence comme celle de Madrid, en 1991, et que la communauté internationale (pas seulement les pays du Nord mais aussi ceux du Sud) soutienne et permette cette conférence.

Nous avons publié voici deux ans des textes de la commission Justice et Paix de Jérusalem sous le titre « La paix est-elle possible ? ». Voici ce que Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine, écrit « Tout le monde est resté, pour prier ensemble, pour un miracle, pour mourir ensemble si ça doit être le cas. Ils attendent en prière, en silence, s’attendant à la mort. Espérant dans le Seigneur ». C’est, hélas, ce qui s’est passé pour tous ceux, de toutes religions, qui s’étaient réfugiés dans les bâtiments de l’église grecque orthodoxe de Saint-Porphyre.

Le 24 octobre 2023