Pour les Mélanésiens qui l’habitent depuis des millénaires, c’est le Kanaky.
Pour les français de métropole, c’est un territoire d’outre-mer, avec son statut particulier qui lui accorde beaucoup d’autonomie. Mais c’est aussi, et en particulier pour les dirigeants français, un des signes de la grande puissance française dans le monde.
Pour des raisons aujourd’hui essentiellement géopolitiques (garder la Chine à distance et posséder des eaux territoriales immenses), les autorités semblent vouloir en faire un territoire définitivement partie intégrante de la France. Les Mélanésiens s’opposent à cette vision qui les éloigne de leur souveraineté.
Le projet de réforme électorale a rallumé les braises d’un conflit refoulé. Et le transfert et l’incarcération en métropole de leaders indépendantistes plus radicaux ne peuvent manquer de rappeler ceux du général haïtien Toussaint Louverture emprisonné au fort de Vaux ou en sens inverse ceux de militants kabyles réclamant l’indépendance et envoyés en Nouvelle Calédonie.
On peut craindre d’y voir le signe d’une résurgence coloniale. L’avenir du Kanaky peut encore être pensé de manière harmonieuse entre les leaders mélanésiens traditionnels et la puissance coloniale pour un pays souverain associé à la France.
Encore faut-il commencer à écrire cette nouvelle page.
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Progressivement l’Ukraine semble s’être éloignée des premières préoccupations dans les médias.
La guerre Israël Palestine (à laquelle nous avons consacré notre première Newsletter hors-série), les élections européennes, puis les législatives en France et demain les présidentielles aux Etats-Unis… sont sous le feu des projecteurs. Et pourtant, ce conflit continue et fait de nouvelles victimes tous les jours après plus de deux ans de guerre.
C’est pourquoi nous vous proposons, dans ce deuxième hors-série, quatre textes pour nous aider à réfléchir.
Le premier est une réflexion géo politique d’Olivier Tallès, grand reporter au service Monde du quotidien la Croix.
Puis, nous reprenons la déclaration du 4e congrès des laïcs de l’Église gréco-catholique d’Ukraine qui s’est tenu en mai dernier, suivie d’un témoignage de résilience, de charité et d’espoir du réseau Caritas Ukraine.
Enfin Philippe Zeller, membre de Justice et Paix France, déplace notre point de vue en montrant que ce conflit est ressenti de façon très différente selon les pays et les continents.
Le conflit est entré dans sa troisième année de guerre et ni à Kiev, ni à Moscou, on ne semble prêt à faire des concessions importantes en échange d’une paix. Chaque camp mise désormais sur l’épuisement de son adversaire
De la révolution du Maïdan à la guerre du Donbass
Les racines profondes de la guerre en Ukraine sont à chercher dans le refus de la Russie de voir son ancienne république soviétique sortir de sa zone d’influence. Le premier président de l’Ukraine, Leonid Kravtchouk, nous avait confié en juin 2021, la teneur de son dernier tête-à-tête avec Boris Eltsine en 1994. Le chef de l’État russe l’avait convié à Moscou afin de lui présenter la nouvelle priorité stratégique du Kremlin qui se résumait de la façon suivante : renouer des liens de plus en plus étroits avec l’Ukraine. « J’ai compris que la Russie ne lâcherait jamais son “frère”, nous confiait Leonid Kravtchouk. J’ai fait remarquer que les accords de Belovej (ndlr : qui actent la fin de l’URSS) établissaient noir sur blanc que les États étaient souverains et libres de décider leurs alliances ». Son homologue russe avait esquivé en parlant de leur histoire commune, de leur combat contre le nazisme, de leur « relation unique de fraternité ».
Choisi par Boris Eltsine pour prendre sa succession, Vladimir Poutine a toujours déclaré que Russes et Ukrainiens faisaient partie du même peuple et que la naissance de l’Ukraine était un accident de l’histoire. Il a par ailleurs la certitude que la Russie ne peut être une grande puissance sans l’Ukraine, ses riches terres agricoles et ses 40 millions d’habitants. Dès son arrivée au pouvoir en 2000, le chef du Kremlin n’a eu de cesse d’accentuer les pressions sur le gouvernement de Kiev afin qu’il reste dans le giron russe et renonce à ses envies de rapprochement avec l’Union européenne. À partir de 2010, il pousse notamment le président Viktor Ianoukovytch à rejoindre l’Union douanière eurasiatique, formée le 6 octobre 2007 par la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan.
L’étincelle qui met le feu aux poudres remonte à la révolution de la place Maïdan à l’automne 2013. Le 21 novembre, le président ukrainien Viktor Ianoukovytch annonce qu’il ne signera pas l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne, prévue pour le 29 novembre 2013. Aussitôt, les manifestations s’organisent au centre de Kiev et ne cesseront qu’avec la chute du dirigeant pro-russe et son départ vers la Crimée, puis Moscou. Dans les jours qui suivent sa fuite, des paramilitaires organisent la prise de contrôle de la Crimée avec l’aide de commandos russes et le soutien de mouvements pro-russes qui s’activent dans la péninsule depuis l’indépendance.
Après le succès de l’annexion éclair de la Crimée, Moscou tente de récidiver dans la région du Donbass, fief historique des partis pro-russes en Ukraine. Emmenés par le colonel du FSB Igor Guirkine, des commandos russes organisent la capture des villes des oblasts de Donetsk et Lougansk avec, là encore, le soutien d’habitants nostalgiques de l’URSS. Les autorités ukrainiennes finissent par lancer la riposte. Son armée affaiblie par des années de coupes budgétaires est renforcée par des milliers de volontaires, patriotes et nationalistes, qui ont lutté sur la place Maïdan. C’est le début de la guerre du Donbass qui culmine avec les accords de Minsk II en février 2015. Le front est alors gelé, malgré quelques échanges de tirs limités de temps à autre, jusqu’en février 2022. Ni Kiev, qui avait accepté l’accord contraint et forcé, ni Moscou ne cherchent réellement à appliquer Minsk II.
Quand Vladimir Poutine a-t-il décidé de sortir du statu quo en envahissant l’Ukraine ? Certains datent sa décision de la période du Covid. D’autres pensent que l’idée était en gestation bien avant. Quoi qu’il en soit, en décembre 2021, le dirigeant russe masse ses troupes aux frontières de l’Ukraine tout en lançant une série d’exigences à l’Otan qui sont jugés irrecevables : retrait des pays d’Europe centrale et orientale de l’alliance atlantique, promesse de ne jamais intégrer l’Ukraine et la Géorgie… Puis le 22 février à l’aube, Kiev se réveille sous les bruits des bombardements.
De la guerre éclair à l’enlisement
Le 22 février, l’armée russe démarre trois offensives : au Nord depuis la Biélorussie et la Russie, à l’Est depuis le Donbass tenu par les séparatistes et au Sud, depuis la Crimée annexée. Des forces spéciales aéroportées sont chargées en parallèle d’occuper l’aéroport d’Hostomel, aux portes de Kiev, afin de s’emparer de la capitale et de décapiter le gouvernement, véritable objectif de Vladimir Poutine. Mais les Ukrainiens se défendent avec acharnement, ce qui empêche l’envahisseur de faire atterrir des renforts. Le scénario d’une guerre éclair s’éloigne. La riposte ukrainienne s’organise et contraint les forces russes au nord de Kiev et de Kharkiv à se replier en bon ordre. C’est lors de cette retraite que le monde découvre les atrocités commises par l’occupant à Boutcha, en banlieue de Kiev. La révélation de ces crimes de guerre, le sursaut de l’armée ukrainienne et l’absence de confiance mutuelle interrompent fin avril les négociations engagées à Istanbul entre des représentants de la Russie et de l’Ukraine.
Les Russes parviennent jusqu’à l’été 2022 à s’emparer de plusieurs villes du Donbass, dont Marioupol, après un siège sanglant. Puis la dynamique s’inverse sur le champ de bataille. L’armée ukrainienne, forte de ses volontaires motivés, de sa capacité à innover et d’une organisation décentralisée, le tout appuyée par le matériel militaire occidental et le renseignement américain, parvient à libérer le nord et l’est de Kharkiv ainsi que de la ville de Kherson, sur la rive gauche du Dniepr. En réponse, la Russe enchaîne les vagues de tirs des missiles contre les infrastructures énergétiques de son voisin, provoquant notamment des coupures de gaz et d’électricité au cœur de l’hiver 2022-2023.
Au fil des mois, le rapport de force s’équilibre, la guerre s’enlise dans une bataille de tranchées, d’artilleurs et de drones. L’industrie de défense russe se met en ordre de marche. Des soldats sont recrutés par dizaines de milliers dans les prisons russes, tandis que les soldes élevés, jusqu’à 3 000 euros par mois, attirent des volontaires. En face, l’Ukraine souffre d’un manque criant d’obus et bientôt de nouvelles recrues. Au prix de milliers de blessés et tués, l’envahisseur grignote du terrain dans le Donbass à compter de l’automne 2023, sans parvenir toutefois à se rapprocher des dernières villes de la région, Slaviansk et Kramatorsk.
Dans ce conflit, ce sont les militaires des deux camps qui paient le plus lourd tribut. Si le bilan des pertes est tenu soigneusement secret, les estimations oscillent entre 100 000 et 500 000 tués de part et d’autre. À Kiev, il devient habituel de rencontrer des anciens combattants qui ont perdu un membre. Quant aux destructions matérielles, elles sont à la hauteur d’une guerre de haute intensité : très élevées. La cité portuaire de Marioupol, où des dizaines de milliers d’habitants ont péri durant la bataille, a été dévastée. Chaque ville, chaque village conquis par les Russes après d’intenses campagnes de bombardements ressemblent à des champs de ruines. Les terres agricoles sont jonchées de mines. Une partie des rives du Dniepr a été inondée après la destruction d’un barrage. Le réseau électrique ukrainien est sévèrement endommagé par les tirs de missiles. La reconstruction s’annonce d’ores et déjà un chantier titanesque.
Vers un cessez-le-feu ?
Les officiers et diplomates français, quand on les interroge, se disent bien incapables de prévoir l’issue du conflit qui a déjà réservé de nombreux rebondissements. Seule certitude, aucun des belligérants ne semble aujourd’hui prêt à des concessions importantes pour parvenir à une paix malgré le coût énorme de la guerre. Les négociations dépendront d’abord de la vérité du champ de bataille et de son évolution, sans doute en 2025. Sur ce point, les tendances qui se dégagent à plus ou moins long terme semblent défavorables à l’Ukraine.
Le premier scénario est celui d’une défaite ukrainienne dans la guerre d’attrition en cours, rappelle l’institut Montaigne dans un rapport publié en mars. La Russie compte sur ses forces – une population 3 à 4 fois supérieure, un territoire immense et riche en ressources minières et énergétiques, une industrie militaire puissante, d’importantes réserves budgétaires, une population passive – pour mener sa politique du rouleau compresseur jusqu’à la rupture du front. En face, la réserve stratégique de l’Ukraine dépend largement du bon vouloir des Occidentaux et de leur capacité à maintenir leur soutien matériel.
L’autre inconnu concerne une victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. L’ancien chef d’État a affirmé être en mesure de régler le conflit en 24h. Il pourrait offrir un cessez-le-feu avantageux à Vladimir Poutine tout en menaçant l’Ukraine de suspendre son aide, ce qui la condamnerait à moyen terme. « Si Vladimir Poutine joue bien la carte Donald Trump, il serait en mesure d’obtenir à la fois des gains territoriaux et une tutelle sur le reste de l’Ukraine », insiste l’Institut Montaigne. La Russie pourrait recevoir la promesse que Kiev ne rejoigne jamais l’Otan et se contente d’une armée de taille réduite.
Les diplomates évoquent également un troisième scénario, à la « coréenne ». Devant l’incapacité des belligérants à prendre le dessus, un cessez-le-feu pourrait être déclaré vers 2025, sans pour autant se transformer en un traité de paix. Les Russes conserveraient leurs gains territoriaux et les Ukrainiens tenteraient de s’arrimer à l’Otan et à l’Union européenne afin de se prémunir d’une nouvelle invasion. Là encore, c’est la Russie qui sortirait gagnante du conflit en cours, tandis que la crédibilité des Européens et leur sécurité en sortiraient gravement affaiblies.
Parmi les scénarios défavorables à la Russie, il existe la possibilité d’une percée ukrainienne sur la ligne de front, grâce à une forte mobilisation de ses alliés face à des Russes qui se montreraient incapables de renouveler en nombre suffisant leurs énormes stocks d’obus et de blindés issus de la Guerre Froide. Les Ukrainiens ont toujours l’espoir de reprendre des territoires et de pousser Vladimir Poutine à des compromis. Cela ne signifierait pas pour autant un retour de la sécurité sur le Vieux Continent face à une Russie frustrée et revancharde.
par Olivier Tallès, Grand reporter au service Monde du quotidien La Croix
Mai 2024
En mai s’est réuni le 4e Congrès des laïcs de l’Église grecque catholique d’Ukraine. Après l’effondrement du bloc soviétique et après avoir été durement réprimée pendant la période stalinienne, cette Église a repris vie et est devenue le fer de lance de la préservation de la dignité du peuple ukrainien.
À l’issue de ce Congrès, une déclaration adressée principalement au gouvernement et au peuple ukrainiens a été publiée; elle appelle à des réformes de l’État pour la reconstruction une fois la guerre achevée et propose également un engagement renouvelé du peuple afin que fonctionnent véritablement les institutions démocratiques du pays.
En voici quelques extraits (traduction Justice et Paix France) :
Les ambitions de revanche impériale de la Russie ont plongé l’Ukraine dans une effusion de sang sans précédent et lui ont posé un défi existentiel difficile : survivre, préserver notre droit de vivre, préserver l’identité de la nation et de l’État. Nous sommes conscients que dans le creuset de cette guerre, où des militaires et des civils meurent, où des familles souffrent et sont séparées, où des villes, des villages et des infrastructures sont détruits, où l’économie s’effondre et où l’homme de la rue crie au Ciel pour obtenir justice, on tente de reconstruire le monde, de redessiner les frontières et d’établir un nouvel ordre mondial…
Les dirigeants politiques, militaires et religieux de la Russie justifient leur cruauté et leur violence en affirmant qu’ils sont les seuls à défendre le bien contre le mal, menant une « guerre sainte » contre la civilisation occidentale identifiée au satanisme… Pour nous, cela signifie que l’ennemi, s’il n’est pas contrôlé, mènera une guerre génocidaire jusqu’à ce que l’Ukraine soit complètement détruite.
Par conséquent, pour préserver la vie, la liberté et la dignité des Ukrainiens, pour préserver l’identité du peuple et l’objectivité de l’État, chacun d’entre nous doit offrir le maximum de sacrifices, de solidarité et de soutien à ceux qui souffrent de la guerre pour la gagner.
Transformation
La victoire de l’Ukraine signifie la restauration de l’intégrité territoriale, la création d’une nouvelle architecture de sécurité sur le continent européen, la traduction en justice de la Russie pour son agression et, en même temps, la transformation des relations sociales en Ukraine.
Une bonne éducation est la clé de l’avenir de l’Ukraine. La recherche de la vérité, de la bonté et de la beauté, ainsi que la transmission des trésors spirituels aux générations suivantes nécessitent le travail acharné des parents et des enseignants.
Amour du prochain et solidarité
La guérison des blessures de la guerre nécessite la participation active de tous, afin que tous ceux qui ont traversé les souffrances de la guerre sentent la solidarité et l’attention aux autres, et qu’ils bénéficient d’un soutien priant et efficace.
La solidarité, en tant que trait propre aux Ukrainiens, a parfois entraîné des échecs douloureux dans l’histoire de la nation. Cependant, la révolution orange et la révolution de la dignité, la substitution de la logistique aux forces armées avec le déclenchement de la guerre en 2014, et le soutien logistique et militaire parallèle fourni par le mouvement des volontaires depuis le début de l’invasion à grande échelle de la Russie sont autant de manifestations éclatantes de la solidarité dans l’histoire moderne de l’Ukraine.
La formation d’un gouvernement d’unité et d’un forum national d’unité pendant la guerre pourrait contribuer à renforcer le sentiment de solidarité. L’unité de la nation est une condition préalable à la victoire.
Dignité humaine
La transformation de l’Ukraine présuppose l’affirmation de la dignité humaine donnée par Dieu, la source naturelle et inaliénable de ses droits, en tant que pierre angulaire du nouveau contrat social.
Le principal indicateur de réussite de ces approches gouvernementales sera la qualité de vie des citoyens, grâce au bon fonctionnement des institutions publiques. La nostalgie du paternalisme de l’État-providence « social », où les fonctionnaires s’occupent de nous, doit être dépassée.
Les politiques publiques existantes qui sapent l’autonomie et la liberté de l’homme, dégradent sa dignité et provoquent des dépendances de toutes sortes – corruption, bureaucratie excessive, jeux d’argent, distribution de drogues douces, prostitution, etc. – doivent être éradiquées de nos vies.
Subsidiarité
Pour la mise en œuvre pratique de ce principe, il est important de poursuivre la réforme de la décentralisation et de l’autonomie locale afin que le maximum de pouvoirs soit concentré au niveau local. La liberté individuelle, la créativité, l’initiative et l’esprit d’entreprise doivent pouvoir se développer. L’État doit se concentrer sur la création de politiques qui garantissent le développement et la sécurité de l’organisme social dans son ensemble : le système éducatif et scientifique, la culture, les soins de santé, les relations internationales, la sécurité et la défense.
La famille ukrainienne
La transformation de l’Ukraine passe également par la création d’un cadre favorable pour surmonter la crise démographique. Le rôle du gouvernement est crucial pour créer les conditions dans lesquelles les familles ukrainiennes se sentiront en confiance pour avoir leur troisième enfant et les suivants.
Développement économique
Les réformes fiscales et judiciaires qui rétabliront la confiance dans le gouvernement dans la sphère économique sont essentielles pour créer un climat favorable aux entreprises et aux investissements. La liberté d’entreprendre, la confiance dans l’impartialité du pouvoir judiciaire, des salaires adéquats reflétant la dignité du travail humain et l’investissement dans la connaissance et l’innovation sont les clés de la croissance économique et du bien commun.
Transformation personnelle
Pour que la transformation des relations interpersonnelles et sociales et des principes de politique publique devienne une réalité, il faut commencer par une transformation personnelle.
La guerre est toujours un terrain d’essai pour les armes ; en même temps, c’est un terrain d’essai pour les idées, les valeurs et les idéaux. Notre fermeté dans la foi et dans tout ce sur quoi nous comptons dans notre vie quotidienne est mise à l’épreuve. Chacun d’entre nous est confronté à des questions profondes sur Dieu, la miséricorde, la justice et le châtiment de l’agresseur. Cela nous incite à repenser et à réaffirmer notre foi, et à y chercher l’espoir, afin de sortir renforcés et transformés du creuset de cette guerre.
Victoire ; Paix juste ; Architecture de sécurité durable
Pour que la transformation et le développement de l’Ukraine deviennent une réalité, pour que nous puissions espérer la construction d’un ordre social et étatique inspiré par Dieu, ce processus doit commencer ici et maintenant.
En même temps, nous sommes conscients que la victoire dans la guerre contre le diabolique esprit de revanche de l’Empire russe est indispensable à la pleine réalisation de cet objectif. En aspirant à la victoire, nous comprenons que le pouvoir des régimes dictatoriaux autoritaires ne peut être combattu et vaincu que grâce à la solidarité internationale du monde civilisé.
La victoire implique à la fois la restauration de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et l’imposition d’un châtiment juste à l’agresseur, car le mal impuni renaît et menace à nouveau.
En aspirant à entrer dans l’Union européenne, l’Ukraine réaffirme son appartenance à la civilisation européenne. Nous avons été arrachés à cette civilisation par le « monde russe » et maintenus en captivité pendant plus de trois cents ans. Cependant, maintenant que nous avons été libérés, nous ne devrions pas nous précipiter sans réfléchir pour répondre à toutes les tendances à la mode, simplement parce qu’elles viennent de l’Ouest. Notre destin et notre vocation sont de traverser la tempête vers la lumière, d’être à l’avant-garde de la lutte pour les valeurs éternelles. La transformation personnelle se fait souvent dans la douleur et l’épreuve, mais la splendeur de la vérité nous invite à la victoire.