Pour les Mélanésiens qui l’habitent depuis des millénaires, c’est le Kanaky.

Pour les français de métropole, c’est un territoire d’outre-mer, avec son statut particulier qui lui accorde beaucoup d’autonomie. Mais c’est aussi, et en particulier pour les dirigeants français, un des signes de la grande puissance française dans le monde.

Pour des raisons aujourd’hui essentiellement géopolitiques (garder la Chine à distance et posséder des eaux territoriales immenses), les autorités semblent vouloir en faire un territoire définitivement partie intégrante de la France. Les Mélanésiens s’opposent à cette vision qui les éloigne de leur souveraineté.

Le projet de réforme électorale a rallumé les braises d’un conflit refoulé. Et le transfert et l’incarcération en métropole de leaders indépendantistes plus radicaux ne peuvent manquer de rappeler ceux du général haïtien Toussaint Louverture emprisonné au fort de Vaux ou en sens inverse ceux de militants kabyles réclamant l’indépendance et envoyés en Nouvelle Calédonie.

On peut craindre d’y voir le signe d’une résurgence coloniale. L’avenir du Kanaky peut encore être pensé de manière harmonieuse entre les leaders mélanésiens traditionnels et la puissance coloniale pour un pays souverain associé à la France.

Encore faut-il commencer à écrire cette nouvelle page.

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En période de crise, il est souvent plus facile de réagir que de réfléchir. Or c’est bien dans ces moments que nous devrions réfléchir.

Ceux qui s’intéressent à la justice et à la paix sont encore plus concernés.

Dans de nombreux pays, nous allons vers des années d’austérité du fait de la recapitalisation à venir de nos banques. Des États ont réduit les prestations des services publics, ce qui presque toujours signifie que ce sont  les pauvres qui en paieront le prix.

Nous sommes nombreux à être en colère, à développer un sentiment de dégoût envers les banquiers, les personnes engagées professionnellement dans les activités financières, et, au Royaume Uni, envers certains parlementaires. Dans notre colère, nous voulons la justice et peut- être même la revanche. Nous allons ainsi facilement oublier notre mission de paix.

Dans cette situation, nous devons rappeler à tous que c’est nous, hommes et femmes créés à l’image et à la ressemblance d’un  Dieu de pitié, qui devons être au centre des structures politiques, économiques et ecclésiales de nos sociétés. Et nous agissons même si cela implique que j’en serai appauvri, que mon groupe social souffrira.

Ce qu’il  nous faut aussi, c’est pardonner. Cela vient compléter la générosité du don de tout ce que je suis et je dois appeler toutes les femmes et tous les hommes à la réconciliation. Nous devons vouloir la réconciliation même avec ceux qui ont créé nos difficultés.

C’est en allant vers tous que nous sommes crédibles et  nous avons tous besoin de pardon. Nos frères et sœurs croiront aussi à la possibilité de la Justice et de le Paix lorsque nous montrerons un véritable esprit de pardon.

Justice et Paix France présente ce texte sur le terrorisme comme un outil de réflexion. Paru en 2005, il garde toute son actualité et porte un éclairage sur les questions complexes que soulève le terrorisme

Réagir face aux dérèglements climatiques incite à un double émerveillement.