Pour les Mélanésiens qui l’habitent depuis des millénaires, c’est le Kanaky.
Pour les français de métropole, c’est un territoire d’outre-mer, avec son statut particulier qui lui accorde beaucoup d’autonomie. Mais c’est aussi, et en particulier pour les dirigeants français, un des signes de la grande puissance française dans le monde.
Pour des raisons aujourd’hui essentiellement géopolitiques (garder la Chine à distance et posséder des eaux territoriales immenses), les autorités semblent vouloir en faire un territoire définitivement partie intégrante de la France. Les Mélanésiens s’opposent à cette vision qui les éloigne de leur souveraineté.
Le projet de réforme électorale a rallumé les braises d’un conflit refoulé. Et le transfert et l’incarcération en métropole de leaders indépendantistes plus radicaux ne peuvent manquer de rappeler ceux du général haïtien Toussaint Louverture emprisonné au fort de Vaux ou en sens inverse ceux de militants kabyles réclamant l’indépendance et envoyés en Nouvelle Calédonie.
On peut craindre d’y voir le signe d’une résurgence coloniale. L’avenir du Kanaky peut encore être pensé de manière harmonieuse entre les leaders mélanésiens traditionnels et la puissance coloniale pour un pays souverain associé à la France.
Encore faut-il commencer à écrire cette nouvelle page.
Télécharger la Lettre n°304 septembre 2024 (PDF)
Promesses d’Église (1) est un collectif d’organisations chrétiennes , né dans le sillage de la Lettre au Peuple de Dieu du pape François du 20 août 2018 et son appel à ce « que chaque baptisé se sente engagé dans la transformation ecclésiale et sociale dont nous avons tant besoin ». Un certain nombre de laïcs ont pensé que cet appel ne pouvait rester sans réponse et que l’expérience des mouvements et associations pouvait contribuer à renouveler des attitudes, des pratiques et même des structures au sein de l’Église. Cinq ans plus tard, ce sont quelques 45 organisations de sensibilité ecclésiale différente qui se trouvent réunis dans ce collectif et qui ont appris, tant bien que mal, à « marcher ensemble ». Car la transformation à laquelle le pape nous appelle passe en effet par la synodalité, le « marcher ensemble » de toutes les composantes de l’Église dans l’écoute et le service mutuels et l’écoute collective de l’Esprit Saint. Un premier constat s’impose. Il n’est pas si facile de marcher ensemble avec ceux qui ne partagent pas nos points de vue ! Cela demande des efforts, des méthodes (comme la conversation spirituelle) et, surtout, cela prend beaucoup de temps. Parce qu’elle est basée sur l’écoute, la synodalité nous oblige à inscrire nos processus de transformation dans le temps long. En cela, elle se situe à rebours du rythme de la société qui vit une accélération permanente. Mais, au-delà des difficultés, l’expérience est jugée enthousiasmante et enrichissante par tous. Ce que les membres de Promesses d’Église ont vécu ensemble vient confirmer ce que disent tous ceux qui ont participé à quelque niveau que ce soit au Synode : il y a une vertu dans la méthode même du Synode. Elle nous apprend à nous situer autrement les uns par rapport aux autres et à renouveler notre regard sur l’Église et son rôle dans la société. Si la méthode synodale a une vertu en soi, sa finalité reste bien sûr la transformation de l’Église. Une transformation dont personne ne peut aujourd’hui dessiner les contours précis, mais qui devra émerger petit à petit des travaux du Synode.
En 2022, Promesses d’Église a apporté sa contribution au Synode. Ce fut un long travail pour écouter les aspirations et intégrer des points de vue de tous les membres. Cette contribution a été prise en considération par la Conférence des évêques au même titre que les contributions des diocèses. Beaucoup de sujets évoqués se retrouvent dans le rapport de synthèse du Synode d’octobre 2023, comme le souci de l’égale dignité baptismale, le rôle des femmes, l’écoute des plus pauvres, la mise en œuvre de la coresponsabilité à tous les niveaux de l’Église, etc. Actuellement, Promesses d’Église réfléchit à la spécificité de l’apport des mouvements et associations, tant pour la session du Synode d’octobre 2024, que pour la mise en œuvre de la synodalité par la suite. Car si le Synode se termine officiellement cet automne, la transformation effective de l’Église prendra beaucoup plus de temps et elle ne pourra advenir que si les laïcs s’y engagent massivement et réussissent à entraîner dans cette dynamique ceux qui, y compris parmi les prêtres et les évêques, hésitent encore.
Promesses d’Église a déjà élaboré, à partir des expériences de ses membres, un « arbre de la synodalité« , un petit outil qui aide à voir ce qui freine et ce qui encourage l’écoute et la participation de chacun au sein d’une organisation donnée. Les associations et mouvements élargissent aussi la palette des lieux pour faire connaître le Christ et sont porteurs d’expertises particulières (l’inclusion de personnes pauvres ou handicapées, pratique du discernement, de la conversation spirituelle, etc.) qui peuvent être mises au service des paroisses et des diocèses. Au-delà, une formation à la synodalité ou l’organisation, avec d’autres, de débats sur des questions controversées sont envisageables. Le défi ultime est de former une Église où tous se sentent accueillis et en sécurité, une Église qui ne se contente pas d’afficher une égalité baptismale de principe mais qui offre de véritables lieux de fraternité qui donnent envie de faire un bout de chemin ensemble.
Un défi toujours à reprendre mais qui motive pleinement Promesses d’Église !
Taiwan (c’est fait), l’Indonésie, le Pakistan, l’Iran, la Russie, la Corée du Sud, l’Inde, l’Afrique du Sud et 12 pays africains, le Mexique, tous les pays de l’Union européenne, les États-Unis d’Amérique, le Royaume Uni… au total 76 pays.
Le 9 juin prochain, les Français sont appelés aux urnes pour élire leurs nouveaux représentants au Parlement européen. Nous avons réalisé une enquête qualitative, en partenariat avec la Fondation Hippocrène, France Nature Environnement, le Mouvement européen France et le Réseau Action Climat, en interrogeant 4 groupes de Français au cours de 8h de discussions, recrutés parmi des personnes encore incertaines de se rendre aux urnes en juin.
Les enseignements clés :
1. Une grande déconnexion entre les Français et l’Europe, liée à la perception d’un silence médiatique sur le sujet, et d’une Europe qui ne saurait pas « faire sa pub ». Cette déconnexion produit une grande ignorance du fonctionnement et des enjeux de l’Europe, sur laquelle les Français projettent leur référentiel national : “On ne sait pas quand ils siègent. Est-ce qu’ils ont un 49.3 européen ?”
2. La tiédeur de l’évidence : les valeurs démocratiques européennes ne sont plus source de mobilisation, car souvent davantage attachées à la France qu’à l’Europe. C’est sur le mode passif qu’elles sont appréhendées, ou avec idéalisme chez les plus jeunes, qui critiquent l’absence d’une union et d’une harmonisation parfaites. Dans ce contexte, la fierté d’être Européen est minoritaire.
3. L’Europe d’il y a 20 ans : seules les politiques mises en place au tournant des années 2000, de l’espace Schengen à la monnaie unique, ou encore le programme Erasmus, plus ancien encore, marquent les esprits. L’Europe pratique, qui permet par exemple l’harmonisation des câbles USB-C, est aussi plébiscitée par les Français. Mais les transformations opérées par l’UE ces dernière années, tout comme ses politiques structurantes, à commencer par le Green Deal, sont absentes de leur vision de l’Europe.
4. L’aspiration à une Europe écologique : si l’action environnementale et climatique de l’Europe est encore très floue, l’échelle européenne est perçue comme pertinente pour faire face à ces enjeux. C’est autour du triptyque « boire, manger, respirer », plutôt que d’enjeux techniques, que les Français nous en ont parlé.
Lire l’étude complète sur Destin Commun, ici