Ethique sociale en Eglise n° 52 janvier 2023

En écho à l’actualité, quelques réflexions, pour prendre du recul et cultiver l’espérance.

1 – Vœux : Le début d’année est une bonne période pour partager des souhaits de paix, de joie et de bonheur. Nous pensons bien sûr à nos proches. Nous essayons aussi d’accorder nos attitudes aux vœux que nous formulons : une aide, un encouragement, un signe d’amitié, un sourire… Autant de gestes simples qui mettent un peu de lumière dans la vie quotidienne. Mais nous pouvons aussi formuler des vœux à propos de notre vie commune, pour notre pays, pour la solidarité dans l’Union européenne, pour notre monde affronté aux horreurs de la guerre.

Paix. Une espérance et un travail. Nous pensons à la guerre en Ukraine, avec la nécessité de se défendre contre une attaque armée. Mais il y a le risque d’une course aux armements à l’échelle mondiale, au détriment d’une action diplomatique en vue d’accords permettant une paix juste et durable. Un vœu : construire la paix en travaillant à la solidarité entre les peuples.Il y a aussi des conflits au Proche Orient et en de nombreux pays d’Afrique, avec des morts et des déplacements massifs de population. Autant de troubles qui conduisent à des famines dont les premières victimes sont des enfants. Violences et malheurs ! Un vœu : permettre à chacun de pouvoir conduire sa vie, à l’abri de la violence meurtrière.

Confiance. Le rôle des jeunes, des femmes. En Iran une révolte menée par des jeunes femmes. Le pouvoir répond en multipliant les violences meurtrières et les exécutions (500 victimes). En Afghanistan, des dirigeants au front bas interdisent aux filles d’accéder à l’éducation, pour des raisons pseudo religieuses ; ils handicapent l’avenir de leur pays tout en privant les jeunes filles d’un développement personnel. Un vœu : que la raison l’emporte sur l’idéologie et la répression, dans le respect des droits humains.

La liste des menaces pourrait malheureusement s’allonger.

2 – Qu’en est-il chez nous ?

SDF. Leur nombre a doublé en 10 ans, il est estimé à 300 000 personnes ; en raison de l’affaiblissement des liens familiaux et des solidarités de proximité, mais pas seulement. Une femme sdf sur trois est accompagnée d’enfants.  Un vœu : une mobilisation concertée des services de l’État, des collectivités territoriales et des associations pour faire face à un tel déni des droits humains fondamentaux.

Prisonniers. Un nombre record, avec un taux de surpopulation carcérale de 120%. La construction de nouvelles prisons n’est pas la réponse convenable. Coût journalier par personne : 105 €, soit plus de 38 000 € sur un an. Un  vœu : la recherche de peines alternatives, plus favorables à la réinsertion…  et plus économiques !

Enfants français prisonniers en Syrie. Pourquoi ne sont-ils pas rapatriés ? Un signe positif : des proches de victimes d’attentats se mobilisent pour un tel retour, ils sont plus courageux que les dirigeants politiques ! Un vœu : que l’on respecte concrètement les droits humains dont on se fait les chantres.

 Il y a encore beaucoup de belles actions à mener : bonne et fructueuse année !

André Talbot

Télécharger le  n° 52 janv 23   (PDF)