Pour la défense de l’Amazonie
Le 10 décembre 2021
L’Amazonie fait l’objet d’une attaque frontale et organisée, soutenue également par diverses autorités politiques, quelques jours après les déclarations de notre pays à la COP26 qui prenait des engagements qui ne correspondent pas aux faits graves de cette fin d’année.
Après les scènes dramatiques d’il y a quelques jours, signe de l’expansion incontrôlée de l’exploitation minière illégale le long du fleuve Madeira dans le Rondônia et l’Amazonas, un reportage dénonçait le fait que le général Augusto Heleno, ministre du cabinet de la sécurité institutionnelle et secrétaire exécutif du Conseil de défense nationale de la Présidence de la République, a autorisé 7 projets d’extraction minière dans les terres sacrées de São Gabriel da Cachoeira, l’une des régions les plus protégées de l’Amazonie, qui abrite 23 groupes ethniques indigènes, organisés au sein de la Fédération des organisations indigènes du Rio Negro.
Au cours de la même période, pour la première fois apparaît la menace inconstitutionnelle de céder la moitié d’une terre indigène déjà délimitée et homologuée à des agriculteurs non indigènes. Le territoire Apyterewa (PA), de l’ethnie Parakanã, a été envahi il y a longtemps déjà par des dévastateurs de la forêt soutenus par les politiciens locaux.
L’alliance du pouvoir et de la déforestation formée par les accapareurs de terres, les chercheurs d’or, les grandes sociétés minières et surtout l’agrobusiness, s’est renforcée de plus en plus au sein du Congrès national qui a à l’ordre du jour au moins trois projets de loi qui sont très dangereux pour l’avenir du pays :
– Le PL 191 propose la libération de l’exploitation minière et aurifère, ainsi que la construction de centrales hydroélectriques sur des terres indigènes. Même s’il est considéré comme inconstitutionnel par le MPF (Ministère Public Fédéral), il est toujours en cours d’études au Congrès.
– Le PL 2159 propose la « flexibilisation » des licences environnementales, permettant une simple « licence par adhésion d’engagement » auto déclaratoire.
– Le PL 510, sur la soi-disant régularisation des titres fonciers, amnistie ceux qui ont détruit la forêt et qui ont envahi des terres illégalement jusqu’en 2014 et ouvre la voie à l’occupation de 37 millions d’hectares, dont 24 millions d’hectares de forêts situées sur des terres fédérales.
Le pape François, après le synode sur l’Amazonie, a déclaré que « Les intérêts colonisateurs qui, légalement et illégalement, ont provoqué – et continuent de provoquer – une augmentation de l’exploitation forestière et minière, et qui ont expulsé et coincé les peuples indigènes, riverains et afro-descendants, provoquent une clameur qui crie vers le ciel ».
Nous nous associons à ce cri : si nous prenons soin de l’Amazonie avec sagesse et clairvoyance, elle prendra soin de nous tous.
Dom Sebastião Lima Duarte – Président de la Commission pour l’écologie intégrale et l’exploitation minière
Dom Cláudio Hummes – Président de la Commission épiscopale pour l’Amazonie
Dom Erwin Kräutler – Président du REPAM-Brésil
Dom Roque Paloschi – Président du Conseil missionnaire indigène (CIMI)
Dom José Ionilton Lisboa de Oliveira – Président de la Commission Pastorale de la Terre – CPT
Daniel Seidel – Secrétaire exécutif de la Commission Justice et Paix du Brésil
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