Après la guerre de Gaza…

7 mars 2024

À Gaza, aujourd’hui, il y a la guerre. Cela fait plus de cinq mois. Des milliers de victimes, et des ruines dans tout le territoire de Gaza. Il semble qu’on est à la dernière phase, à Rafah, ville frontière avec l’Égypte, où se sont amoncelés un million et demi de personnes, réfugiés et locaux. Après cela, il ne restera plus personne à tuer…

À Gaza, il y a eu plusieurs guerres. Israël dit que cette guerre sera la dernière. Mais jusqu’à maintenant il y a des victimes humaines et des ruines, comme jamais, et la paix ne semble pas proche. Et les victimes, et les souffrances humaines, sont des deux côtés. Et, plus que souffrances, plus que perte d’hommes et de femmes, de petits et de bébés, il y a une perte d’humanité.

Pourquoi la guerre à Gaza ? La cause immédiate est l’attaque de Hamas, le 7 octobre 2023. Mais la cause directe est aussi la suivante : depuis 2007, le parti politique Hamas gouverne l’enclave de Gaza. Depuis lors, tout le territoire, 2 millions et demi de personnes sur une superficie 380 km2, est sous siège militaire total, imposé par Israël, sauf les aides humanitaires nécessaires.

Il y aussi les racines profondes de cette attaque. Gaza fait partie du conflit entre Israéliens et Palestiniens, qui dure depuis 1948, auquel Israël n’a jamais pu y mettre fin par un accord de paix, et la communauté internationale semble l’avoir oublié.

Gaza sous siège, et toute la Palestine, villes et villages, sont soumis à une occupation militaire israélienne. Des centaines de morts, au long des années, des milliers de prisonniers politiques, des maisons démolies, des barrages militaires sur toutes les routes, qui dérangent la liberté de mouvement et la vie quotidienne, une économie palestinienne paralysée, dépendante. En somme, on est dans un état permanent de guerre. Dans cet état prennent racine toutes les guerres de Gaza, y compris celle du 7 octobre.

La guerre présente de Gaza est la première en intensité, en ruines, en nombre de victimes, et la première aussi à réveiller l’attention du monde sur un conflit oublié.

La guerre de Gaza aujourd’hui dit :
Il faut arrêter la guerre, sans plus tarder, car ce n’est plus une guerre. C’est un massacre. Quoi après la guerre ?
Cette fois, il faut qu’Israël gagne la bataille de la paix. Sinon, cela restera une défaite inutile pour tous. Il est temps que le conflit oublié soit remis à l’ordre du jour, et que la communauté internationale prenne ses responsabilités et construise cette paix, qui a semblé être impossible jusqu’aujourd’hui.
La paix cela veut dire : la sécurité d’Israël et, en même temps, la sécurité du peuple palestinien, dont l’unique tort est de se trouver chez lui, sur sa terre, dans ses villes et villages. De fait, la question de fond qui se pose aujourd’hui est la suivante : le peuple Palestinien a-t-il le droit de rester chez lui, sur sa propre terre ? À cette question, jusqu’à maintenant, la réponse est négative, et on pense à des plans de génocide ou de transfert. Ce qui ne peut pas être une voie pour la paix ou la sécurité pour personne.
Pour arriver à la paix, il faut tout simplement admettre, que même dans ce conflit, les personnes humaines sont égales. Israéliens et Palestiniens, également créés par Dieu, à l’image de Dieu, capables d’aimer, non de tuer. Sur cette terre sainte, il y a également de la place pour les deux peuples, avec les mêmes droits politiques : deux États, chacun chez lui, indépendant, libre, chacun capable d’aimer, non de retourner à la résistance ou à la guerre. Pour cela, il faut une rééducation, et qui est très possible. Nous avons vécu la guerre depuis des dizaines d’années, il faut maintenant une nouvelle éducation qui rende les deux peuples capables de construire et de vivre la paix. Les chefs et le peuple sont également à rééduquer.

Qui est responsable pour construire cette paix ?
D’abord, les deux peuples eux-mêmes, israélien et palestinien. Puis la communauté internationale, les amis d’Israël comme de la Palestine. Les vrais amis d’Israël sont ceux qui aident Israël à réussir la paix. Plus forts en armements pour gagner des guerres et rester dans l’insécurité, n’est pas une amitié, ni une aide véritable à Israël.
On peut se poser la question : les deux peuples sont-ils capables de vivre en paix, chacun dans son État ? Pourquoi pas ? Il y a trop de souffrances et d’injustices dans la mémoire, cela est vrai, mais il y a aussi la volonté de vivre, et il y a la bonté fondamentale que Dieu a mise en chacun.
La voie la plus sûre pour atteindre la paix est la paix avec l’ennemi, surtout lorsque les deux ennemis partagent la même terre. Donc, pour Israël, la paix se fait d’abord avec le peuple Palestinien, puis avec tous les régimes de la région. La paix avec tous les régimes de la région, ce qu’on a appelé « l’alliance Abrahamique », et garder les hostilités avec le peuple palestinien, n’assure pas la paix. D’abord la paix chez soi, puis avec les voisins. Il faut également noter que la paix avec les régimes de la région n’est pas la paix avec les peuples de la région. Les peuples restent ennemis, même avec les traités de paix entre régimes. La paix avec les peuples de la région aura lieu lorsque la paix sera faite avec le peuple palestinien. La force des Puissances mondiales peut imposer des situations de fait et des injustices, mais elle ne fait pas disparaître la force des faibles opprimés, comme cela s’est vu jusqu’à maintenant.
Donc, il s’agit pour la communauté internationale de prendre enfin les pas nécessaires et sûrs pour mettre fin au conflit entre Israël et le peuple palestinien, et terminer la guerre de 1948 par un traité de paix entre les deux peuples.

Rôle des Églises en tout cela, en France et ailleurs ?
La mission première de l’Église est de porter la paix du Christ, partout. D’un autre côté, la Terre Sainte est terre des origines, pour toutes les Églises. Les Églises doivent donc s’intéresser à ce qui se passe dans cette terre. Les chrétiens, comme tous les habitants de cette terre, ont besoin de justice, de liberté, et de paix. Les Églises ont cette mission, et peuvent faire quelque chose. Il ne s’agit pas de dire : c’est de la politique. On n’y touche pas. La politique qui fait des massacres, des guerres, des injustices, il faut bien y rentrer et la forcer à prendre les voies de la justice et de la paix.

Églises, vous pouvez aider. Prier, élever la voix et agir. La Terre Sainte est toute la Terre Sainte, elle est les deux peuples, israélien et palestinien, et la communauté chrétienne fait partie des deux peuples. Tous ont besoin de la paix. Vous pouvez les aider. Le Christ est venu porter la paix au monde, et à sa Terre Sainte aussi. L’Église du Christ a la même mission, aujourd’hui encore.