Trêve fragile entre Israël et le Hamas

Trois jeunes femmes otages du Hamas libérées et 90 prisonniers palestiniens remis aux autorités palestiniennes. La trêve qui s’est engagée le 19 janvier après 15 mois d’une guerre cruelle devrait se poursuivre selon un calendrier précis alternant libération d’otages et libération de prisonniers palestiniens. Dans le même temps les camions chargés d’aide humanitaire peuvent entrer dans la bande de Gaza et les habitants essayer de retourner chez eux. Un processus lent dont on craint qu’il puisse être à tout moment interrompu. Pour les Israéliens comme pour les Gazaouis, le soulagement ne peut être total. Les parents d’otages ne savent pas si leur proche leur sera rendu mort ou vivant. Et, de retour chez eux, les Palestiniens ne trouvent que ruines et désolation.

Les autorités israéliennes ont continué à tirer jusqu’à la dernière minute et les membres du Hamas, armés et cagoulés, ont tout fait pour démontrer qu’ils n’étaient pas anéantis. Les forces de mort n’ont pas désarmé : l’extrême droite religieuse israélienne, au nom des 1 200 morts du 7 octobre, estime que la guerre devra reprendre à la libération du dernier otage et l’on devine aisément les germes de haine, les désirs de vengeance enfouis dans le cœur des Palestiniens, après la mort de plus de 45 000 d’entre eux et la destruction de leur terre.

Dans le sillage de cette trêve, des négociations de paix pourront-elles naître ? La donne géopolitique a bougé dans la région. Le Hezbollah au Liban a été sérieusement affaibli et la nomination d’un président respecté de tous laisse espérer des jours meilleurs. En Syrie, on se peut se réjouir du départ d’Assad mais redouter les projets de ceux qui se sont emparés du pouvoir. Entre l’Iran, affaibli, et l’Arabie saoudite de retour, les cartes sont rebattues. Et l’arrivée à la Maison-Blanche de Donald Trump peut aussi jouer un rôle.

Espérons donc que la trêve tiendra ses promesses, que tous les otages du Hamas seront libérés et que les habitants de Gaza pourront être secourus, soignés, que les enfants pourront y retrouver une vie quasi normale. Et que les responsables politiques, du côté d’Israël ou de l’Autorité palestinienne, feront le choix de la discussion, de la paix, de la sécurité, avec un soutien éclairé de la communauté internationale.

© Nizzan Cohen – https://commons.wikimedia.org