Benoît XVI s’en est allé

Quand le cardinal Ratzinger fut élu pape, je me souviens d’opinions contraires. Sa réputation de « défenseur de la doctrine de la Foi » qui s’était opposé frontalement à la théologie de la libération semblait laisser peu de place à l’ouverture. Arrivèrent deux encycliques, parmi d’autres, sur la Charité : Deus caritas est et Caritas in veritate. Benoît XVI, sur la ligne de ses prédécesseurs, avec la force de son inspiration propre, traçait des lignes claires sur l’engagement social de l’Église et des croyants. L’équilibre entre les deux piliers de l’évangélisation que sont l’annonce et la charité montrait l’importance qu’il accordait au témoignage évangélisateur de l’action de terrain auprès des plus pauvres.

La dernière fois que je le rencontrai dans ses fonctions, à l’occasion de la plénière de Cor Unum en janvier 2013, un mois avant qu’il ne renonce, Benoît XVI me dit sur Caritas Internationalis : « vous êtes le cœur de l’Église ». Ces quelques mots exprimaient sa conviction forte sur l’essentiel de la mission : l’accompagnement, le travail avec ceux qui souffrent, la mobilisation, l’action ‘‘politique’’ centrale et incontournable.

Il fut un grand pape, timide et simple, effacé, mais avec des idées claires et limpides sur l’importance de l’engagement social. De cela, je voudrais le remercier encore.

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