Pour une défense politique des chrétiens d’Orient

La situation des chrétiens à Alep et en général la situation politique sont très pénibles, surtout depuis l’apparition du groupe Etat islamique sur la scène locale et régionale.

Ce groupe a  réussi à semer la terreur. Il semble que nous entrions dans une nouvelle étape de la crise syrienne sans mesurer encore l’ampleur de ce qui va advenir. Depuis les évènements de Mossoul et de la plaine de Ninive et le déplacement de plusieurs milliers de chrétiens irakiens, l’inquiétude est encore montée d’un cran. Beaucoup de familles qui n’avaient jamais pensé à émigrer y songent désormais sérieusement. Pour l’Eglise et pour le pays, c’est une grande perte dont l’Occident est complétement inconscient.

Nous aurions souhaité une plus grande mobilisation, notamment des médias. Reconnaissons au pape François le courage qu’il a eu d’exprimer sa solidarité avec les chrétiens de la région. Je sais aussi que les chrétiens de France sont très généreux vis-à-vis des chrétiens de Syrie (…) Disons que nous souhaitons une défense politique plus engagée encore. (…)

Prier, cela peut nous rappeler que la dernière parole n’est pas aux armes, contrairement à ce que pensent les puissants de ce monde, mais à l’amour de Dieu manifesté en Jésus mort et ressuscité pour le salut des hommes. (…).

Extraits d’une interview par Romain Mazenod, Prions en Eglise, janvier 2014.

 

Transparence dans les industries extractives : au 1er janvier 2015 une nouvelle loi imparfaite.

Communiqué de presse du 18 décembre 2014 des Plateformes « Publiez Ce Que Vous Payez » et « Paradis Fiscaux et judiciaires », dont Justice et Paix est membre.

 

La loi qui introduit l’obligation pour les entreprises pétrolières, gazières, minières et forestières de publier tous les paiements faits à des gouvernements, projet par projet dans chaque pays où elles mènent des activités d’exploitation ou d’exploration, a été définitivement adoptée par le Parlement ce 17 décembre. Cette loi transpose en droit français les directives européennes Transparence et Comptable adoptées par le Parlement européen en juin 2013.

Il s’agit d’une étape importante vers la transparence et la lutte contre la corruption dans un grand nombre de pays riches en ressources naturelles.

« Les deux tiers des populations les plus pauvres vivent dans des pays riches en ressources naturelles. Cette loi va permettre de renforcer les normes mondiales sur la transparence et la gouvernance de ces secteurs où l’opacité a privé les populations de revenus essentiels pour le financement des services publics et des infrastructures nécessaires à leur développement », souligne Martin Willaume, coordinateur de la coalition PCQVP en France.

A partir du 1er janvier 2015, les grandes entreprises minières, pétrolières, gazières et forestières enregistrées et/ou cotées en bourse en France, telles que Total, Areva ou Eramet devront en effet rendre publics tous les paiements égaux ou supérieurs à 100 000 € versés à toute autorité nationale, régionale ou locale d’un pays tiers, projet par projet dans chaque pays d’exploration ou d’exploitation. Les premiers rapports sur l’activité 2015 seront publiés en France en 2016.

« Cette loi est un pas en avant pour la transparence en Afrique. Nous allons pouvoir obtenir le détail des paiements effectués par les entreprises françaises comme Total à notre gouvernement. Cela nous permettra de demander des comptes à notre pays pour que ces revenus issus du pétrole profitent à tous. Ces rapports seront accessibles gratuitement sur internet et il est important qu’ils puissent être publiés sous un format utilisable et ouvert », ajoute Brice Mackosso, coordinateur de PCQVP pour la République du Congo.

Si le vote de cette loi française est un progrès important dans la lutte contre la corruption, il reste cependant une occasion manquée pour les autorités françaises de combattre l’évasion fiscale. En refusant d’utiliser cette loi de transposition pour obliger les entreprises extractives et forestières à publier les chiffres sur leurs implantations pays par pays – une obligation pourtant faite aux banques depuis cette année –, les députés et sénateurs privent les citoyens français et ceux des pays hôtes d’un outil indispensable pour traquer les montants qui transitent par les paradis fiscaux.

 

Revisiter l’institution à partir de la fragilité

Article du groupe Développement de Justice et Paix (Elena Lasida, Luc Champagne, Jacques Debouverie, Jean-Luc Dubois, Michel Lepetit, Bernard Perret, André Talbot) publié dans Etudes de décembre 2014.

La relation entre institution et fragilité est paradoxale. Pourtant, si l’on comprend la première comme base de la société, lieu où l’individu se construit avec d’autres, sa fragilité contribue à sa plasticité et à sa capacité de renouvellement. Elle corrige en particulier le danger de domination qui caractérise souvent l’institution et entraîne son rejet. L’individu peut se sentir créateur de l’institution, plutôt que sa victime.