Un vrai espoir pour la paix en RDC

Depuis 1994, la République Démocratique du Congo (RDC) est traversée par des conflits et une violence meurtrière continus. Plus de 6 millions de morts, et encore plus de blessés. L’avenir semble toujours bouché.

Face à cette réalité, au début de l’année, les Églises catholique et protestante ont décidé de relever le défi en élaborant un projet de Pacte Social pour la Paix et le Bien Vivre Ensemble en République Démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs, un processus associant la population aussi bien que des experts dans les divers domaines concernés.

Une rencontre sur ce Pacte et la manière dont la diaspora congolaise peut s’y associer s’est tenue à Paris, le 22 novembre, coorganisée par la communauté catholique congolaise et Justice et Paix, avec les secrétaires généraux des deux Églises.

Les désinformations sont hélas multiples, avec des accusations graves sur les intentions des promoteurs du Pacte. Sortir des habitudes de répondre à la violence par la violence semble bien difficile. Les intervenants ont rappelé ce que le Pacte n’est pas : pas une caution de l’agression du M23 dans l’Est, pas une négation de la légitimité du Président, pas un complot avec les ‘impérialistes’, pas un document préétabli, mais un processus à construire collectivement. L’initiative s’appuie au contraire sur une approche pastorale de la réconciliation et sur le droit national et international qui invite à la participation de toutes et tous à la recherche d’une résolution pérenne des facteurs de conflit. Elle se développe à travers une pastorale d’apaisement, un dialogue d’experts sur les causes profondes, un dialogue politique inclusif, qui devraient aboutir à des décisions sur la paix et la refondation de la société congolaise. Une feuille de route a été adoptée le 23 août par les parties prenantes d’aujourd’hui que sont l’État congolais (la Présidence), l’Union Africaine et les Églises.

Les défis principaux aujourd’hui sont celui du temps, pour ne pas laisser le pays se balkaniser, la communication pour ne pas laisser place à la désinformation, l’appropriation nationale en renforçant la société civile. De grands défis certes, mais que les acteurs du Pacte ne voient pas insurmontables.

Illustration : Didier Mumengi (coordinateur du Pacte Social) – Michel Roy (SG JPF) – Mgr Donatien Nshole (SG CENCO) – Rvd Éric Nsenga (SG ECC) ©Maria Biedrawa