Les jeunes et la pandémie

En raison de la pandémie, la vie ordinaire des jeunes s’est dégradée économiquement et socialement. 25 % des étudiants ont besoin d’un travail à côté de leurs études. La suppression des petits boulots et l’impossibilité de bénéficier des repas peu chers des Crous, fermés lors des confinements, ont fait exploser la demande d’aide alimentaire. Le président Macron a annoncé fin janvier une aide pour tous les étudiants de 2 repas par jour à 1 €. Des syndicats et des associations étudiantes ont demandé l’extension du RSA aux moins de 25 ans ; le gouvernement renforcerait plutôt la garantie jeune, dispositif d’accompagnement vers l’emploi et la formation en incluant une aide financière.

L’exiguïté des logements a accentué l’isolement des jeunes ne bénéficiant pas du soutien d’une colocation, d’une résidence étudiante ou du foyer familial. Le manque d’interactions sociales, à un âge où elles comptent beaucoup, et la saturation des visioconférences ont joué sur leur santé psychologique : 41 % des 18-24 ans déclarent souffrir de troubles anxieux et dépressifs (enquête INSV/MGEN 2020).

L’incertitude empêche de réaliser des projets, comme partir à l’étranger pour un échange ou un volontariat international, trouver un premier emploi, célébrer son mariage avec famille et amis. Pour les trentenaires célibataires, la réduction de la vie sociale complique les occasions de rencontre en vue de construire une vie de couple. Les jeunes portent déjà la dette écologique ; certains craignent aussi de subir la dette économique engendrée par le financement de la crise sanitaire.

Les jeunes catholiques ont rencontré les mêmes difficultés. Ils ont aussi été éprouvés dans leur foi. Au cours de la consultation de la CEF et du réseau Ecclesia Campus en février dernier, la moitié des étudiants catholiques déclarait avoir vu leur vie spirituelle restreinte par la crise, notamment par l’absence de messe. Néanmoins, la foi a constitué, disent-ils, une aide dans l’épreuve. Ces étudiants ont trouvé plus de soutien auprès de leur groupe (aumônerie, scoutisme, chorale, groupe de prière…) que dans les paroisses et ils se montrent majoritairement confiants dans l’avenir.

Quelles traces durables laissera cette pandémie chez les jeunes ? Difficile d’en juger, mais dans les mois à venir, la vigilance reste de mise.