Les Lumières à l’âge du vivant

L’auteure interroge l’héritage des Lumières et résiste aux anti-Lumières. Elle dépasse l’anthropocentrisme et le dualisme entre nature et culture qui conduisent vers un développement aberrant et déshumanisant. Elle promeut de nouvelles Lumières qui dépassent l’imaginaire capitaliste en vue d’une émancipation. Afin de fonder « les Lumières à l’âge du vivant », elle substitue le schème de la considération à celui de la domination. La domination se manifeste dans un capitalisme qui exploite la nature, le monde animal et les humains. « Notre culture qui consacre la rationalité instrumentale et la réification des vivants est une culture de mort. » (p. 62)

La considération met en lumière l’autonomie : l’autre échappe à mon pouvoir, je dois me porter garant de sa dignité. On « substitue à la compétition et à l’accumulation des biens les valeurs de coopération, de convivialité, de sobriété et de partage. » (p. 174)

Corine Pelluchon se réfère à Ricoeur pour qui « l’éthique est la recherche d’une vie bonne, avec et pour les autres, au sein d’institutions justes. »

Il s’agit de raviver la démocratie comme capacité d’opérer une transition écologique et solidaire. Habiter la terre, c’est cohabiter avec les autres, ce qui implique une éthique de l’hospitalité.

 

Les lumières à l’âge du vivant, Corine Pelluchon, Seuil, 2021, 336 p.