Sauver la liberté d’expression

Jusqu’où ? Jusqu’où laisser les apprentis censeurs d’aujourd’hui définir ce qu’on peut dire et ce qu’il faut taire ? Jusqu’où tolérer que la haine envahisse le monde numérique ? Jusqu’où supporter que des extrémistes privatisent les règles de la parole et refusent le débat pour installer leur hégémonie ?

La parole fait mal ; elle change le seuil du tolérable et peut même réduire au silence. Il est donc légitime de la limiter, mais au plus près des délits et sans censure préventive. On peut tout dire, mais pas n’importe comment.

Monique Canto-Sperber nous parle remarquablement de la liberté de parler à partir de son histoire et de ses raisons d’être. « Il me parait plus judicieux et utile de définir la liberté d’expression en termes d’équilibre entre les capacités de parler plutôt que de morale et de valeur. Tous les propos sont admissibles sauf s’ils n’ont pas d’autre but que de faire taire et d’anéantir tout débat. »

Sauver la liberté d’expression, Monique Canto Sperber, Albin Michel, 2021, 336 p.