Pour une société bienveillante, fraternelle et solidaire

La pauvreté se situe à un niveau élevé dans notre pays, avec 14% de la population vivant en -dessous du seuil de pauvreté.

Chacun d’entre nous connaît des personnes ou des familles en grande souffrance du fait du chômage, de l’isolement, ou de la difficulté à trouver un logement stable. La fragmentation de notre société et les déséquilibres territoriaux ont tendance à s’aggraver, laissant trop de personnes sur le bord du chemin, mises de côté, invisibles.
Heureusement, de nombreux citoyens s’engagent pour restaurer le lien social et la société civile est très dynamique dans sa lutte contre la pauvreté. Des initiatives nouvelles émergent, comme l’expérience des « Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée », pour permettre l’accès de tous à un travail. La période électorale pousse à réfléchir aux moyens de promouvoir une « société bienveillante, fraternelle et solidaire ».

Une loi-cadre pour en finir avec l’exclusion et la pauvreté

C’est le titre de la plateforme de propositions qu’a publié le Collectif ALERTE pour les élections présidentielles. Il réunit 38 fédérations et associations nationales de lutte contre la pauvreté et 14 collectifs locaux ou régionaux. Le Secours Catholique – Caritas France en fait partie, de même qu’ATD, Emmaüs ou la Fédération des Acteurs de la Solidarité, … Pour ALERTE, le moment est venu de changer d’échelle dans la lutte contre la pauvreté et de s’attaquer aux causes plus encore qu’aux conséquences. C’est pourquoi le collectif demande que soit discutée et votée par le nouveau Parlement une loi-cadre de programmation financière sur 5 ans pour en finir avec l’exclusion et la pauvreté. Cette loi de programmation sécuriserait un plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et favoriserait les interactions entre les différents ministères.
La méthode d’élaboration et de mise en œuvre de l’action est fondamentale. Il s’agit de partir de ce que vivent les personnes en situation de précarité. Il s’agit de les associer pleinement à l’élaboration de la loi-cadre et du plan d’action, tout comme au suivi de la mise en œuvre des mesures annoncées. La participation de tous est le meilleur levier de transformation sociale et le meilleur garant que personne ne soit laissé de côté.
Les propositions d’ALERTE se structurent en 5 axes principaux.

Minima sociaux

Tout d’abord une réforme en profondeur du système des minima sociaux est nécessaire, avec comme objectif que personne ne vive dans la misère aujourd’hui en France. ALERTE propose un triptyque vertueux comprenant un revenu minimum garanti, un accompagnement effectif pour tous les allocataires de ce revenu et une politique d’emploi renforcée. Nous proposons de mettre en place un revenu minimum garanti, sous condition de ressources, dès 18 ans, avec des procédures très simplifiées (principe d’automaticité) et permettant à chacun un revenu décent, permettant de sortir de la grande pauvreté. Le deuxième pilier de ce triptyque est la mise en place d’un accompagnement effectif, avec un « référent de parcours », pour favoriser un accompagnement à la fois global, de proximité et personnalisé. Enfin, il s’agit de développer une politique d’emploi renforcée pour que l’accès à un travail décent soit une réalité pour tous les actifs, avec une attention particulière portée aux jeunes et aux chômeurs de longue durée.

 

Formation professionnelle

Le deuxième axe est une politique ambitieuse de formation professionnelle et par alternance afin que chaque jeune soit à l’école, ou en emploi, ou en formation. Mais la formation professionnelle doit être beaucoup plus orientée aussi vers les chômeurs de longue durée, en complément de l’appui renforcé aux emplois aidés et aux innovations dans le domaine de l’emploi.

Enfance, logement, santé

Les trois autres axes des propositions d’ALERTE peuvent se résumer ainsi :

  • Des investissements sociaux massifs pour la petite enfance, le soutien à la parentalité ou la lutte contre l’isolement.

 

  • Une politique du logement permettant de sortir de la crise actuelle, avec la construction de 150 000 logements sociaux par an, dont 60 000 logements très sociaux.

 

  • Une politique de santé accessible à tous, quel que soient leurs statuts sur le territoire, en application du principe d’accueil inconditionnel.

Il est temps de changer d’échelle dans la lutte contre la pauvreté et de se mobiliser, citoyens comme personnalités politiques, pour que nous puissions faire en sorte que chacun trouve sa place dans notre société et que nous bâtissions ensemble une société bienveillante, fraternelle et solidaire.