Analyse de l’élection présidentielle au Sénégal

Dans son discours prononcé à l’investiture du nouveau président de la république du Sénégal, M. Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le président du Conseil Constitutionnel qualifiait de « miracle » le dénouement inespéré de la situation sociopolitique au Sénégal. Celle-ci était plus que confuse à quelques encablures de l’élection présidentielle qui sera finalement tenue le 24 mars 2024. Elle portera au pouvoir le cinquième président de la république et le plus jeune, âgé de quarante-quatre ans. Sa victoire a été consacrée, dès le premier tour, avec un taux de 54,28 % des suffrages valablement exprimés. À l’analyse, la clarté de ce vote marque une volonté de la majorité des électeurs sénégalais, des jeunes pour la plupart, de tourner une page, en somme une forte volonté de changement.
L’offre politique des nouvelles autorités se veut un « projet patriotique » et « antisystème » revendiqué, soit une option de « changement de système » et de « gouvernance » au nom d’une certaine idée de la souveraineté dans un Sénégal réconcilié, transparent et équitable. L’avenir nous édifiera sur la pertinence de la vision et sa capacité à satisfaire les nombreuses attentes du peuple sénégalais qui sont essentiellement d’ordre économique. On pourrait en identifier ainsi les principales :
– la lutte contre la vie chère,
– l’emploi des jeunes,
– la souveraineté alimentaire,
– la gestion des ressources naturelles minières, halieutiques, gazières et pétrolières,
– la satisfaction des besoins en matière de santé et d’éducation,
– un développement durable et inclusif,
– la préservation et le renforcement de l’état de droit et de la démocratie.
Dans ce contexte, l’Église du Sénégal aura joué son rôle de veille unanimement salué avec un fort appel au respect des règles de la démocratie et de l’état de droit, à une élection paisible, transparente et respectueuse de la volonté populaire. Dès lors, il s’agit, pour l’Église, de préserver cette posture citoyenne et de responsabilité, de travailler à l’unité dans le cadre d’une république laïque. Elle doit continuer d’agir par la hiérarchie et par un laïcat toujours plus présent dans la vie de la cité.