Éthique sociale en Église n° 64 janvier 2024

1– Ouvrir l’avenir.  Le temps des fêtes n’a pas connu de trêve dans les combats qui endeuillent plusieurs régions de notre monde. Les infos juxtaposaient des images de violence avec des scènes d’une frivolité artificielle. Ce temps différent du passage d’années, avec les assemblées familiales et amicales, mais aussi priantes et célébrantes, ont permis de partager des gestes et des mots de paix. Il est bon de se redire que la paix demeure un repère central pour nos choix de vie personnels et collectifs. La paix se construit au quotidien, en cultivant une fraternité inventive. C’est aussi un enjeu politique : quel avenir pour les plus jeunes d’entre nous ? Comment organiser une terre habitable et une humanité solidaire ?

2 – Intelligence artificielle (IA). Comme ses prédécesseurs depuis Paul VI, le pape François a publié le 1er janvier le 57ème message pour la paix sur un thème d’actualité : l’intelligence artificielle. Il y a bien un enjeu de paix, puisque cette nouvelle technique peut apporter des bienfaits et augmenter nos capacités d’action ; mais elle peut aussi devenir un outil de domination et de dilution des relations humaines. Aussi, François indique que l’IA a bien une portée mondiale et qu’elle doit faire l’objet de régulations dans le cadre d’accords multilatéraux, afin d’être mise au service de tous, notamment des plus faibles. Notons que l’Union européenne prend des initiatives en ce sens, comme elle l’a fait pour le respect des données personnelles ; on peut se réjouir que l’UE impulse des démarches qui sont reprises par des institutions internationales. Voir le site de Justice et Paix France.

3 – Respect ! Chacun(e) revendique à juste titre le respect de sa dignité, ce qui suppose que nous pratiquions tous le respect d’autrui. DIÈSE n’a pas l’habitude d’entretenir une rubrique « people », mais le bruit médiatique à propos d’un acteur célèbre conduit à sortir de la réserve habituelle. On a vu les « puissants » venir au secours de l’un des leurs, oubliant les éventuelles victimes, estimant que leur notoriété, leur richesse et leur pouvoir leur accordent des droits au-dessus du commun. On a parlé de « monstres sacrés » : selon le dictionnaire, un monstre peut être une personne d’une laideur effrayante (ah bon !) ; le sacré viendrait-il sublimer cette laideur ? Alors, méfions-nous des monstres, mais aussi du « sacré » trop souvent dévoyé en emprise sur autrui.

Au temps de Noël, la prière de Marie a été reprise : le Seigneur « disperse les superbes, il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. » Au temps des dictatures, en Amérique latine, cette prière était vue comme subversive. Elle semblerait l’être aussi aux yeux de ceux qui se croient tout permis ! La même prière indique que le Seigneur « se souvient de son amour » ; à nous de semer un amour respectueux au cours de cette année !

Réparation d’une erreur : À propos de la date du cri de Paul VI à l’ONU « Plus jamais la guerre ! », il fallait lire : 4 octobre 1965.

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