Pour les Mélanésiens qui l’habitent depuis des millénaires, c’est le Kanaky.

Pour les français de métropole, c’est un territoire d’outre-mer, avec son statut particulier qui lui accorde beaucoup d’autonomie. Mais c’est aussi, et en particulier pour les dirigeants français, un des signes de la grande puissance française dans le monde.

Pour des raisons aujourd’hui essentiellement géopolitiques (garder la Chine à distance et posséder des eaux territoriales immenses), les autorités semblent vouloir en faire un territoire définitivement partie intégrante de la France. Les Mélanésiens s’opposent à cette vision qui les éloigne de leur souveraineté.

Le projet de réforme électorale a rallumé les braises d’un conflit refoulé. Et le transfert et l’incarcération en métropole de leaders indépendantistes plus radicaux ne peuvent manquer de rappeler ceux du général haïtien Toussaint Louverture emprisonné au fort de Vaux ou en sens inverse ceux de militants kabyles réclamant l’indépendance et envoyés en Nouvelle Calédonie.

On peut craindre d’y voir le signe d’une résurgence coloniale. L’avenir du Kanaky peut encore être pensé de manière harmonieuse entre les leaders mélanésiens traditionnels et la puissance coloniale pour un pays souverain associé à la France.

Encore faut-il commencer à écrire cette nouvelle page.

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Débat. Faut-il envoyer des missionnaires dans les zones dangereuses ? C’est la question que pose La Croix Africa, pour ce mois de juillet à prêtres qui accomplissent leur mission dans des régions touchées par le terrorisme. À cette question principale s’ajoute une autre  : comment protéger les missionnaires et laïcs dans les zones minées par le terrorisme ? » C’est à cette dernière question que répond le père Aurélien Rukwata Kambale, prêtre du diocèse de Butembo-Beni, dans l’est de la RD-Congo et directeur de la Commission diocésaine de Justice et Paix.

Voir l’ article du père Aurélien dans La Croix Africa

Nouveau! Le diocèse aux armées publie un podcast sur Charles de Foucauld, à voir ICI.

Vatican II a désiré créer un « organisme de l’Église universelle, chargé d’inciter la communauté catholique à promouvoir l’essor des régions pauvres et la justice sociale entre les nations (Gaudium et Spes, 90, 7 décembre 1965). Le 6 janvier 1967, le pape Paul VI instituait la Commission Pontificale d’étude Justice et Paix. Le 26 mars 1967, il rappelait que « Justice et Paix est son nom et son programme » (Populorum progressio, 5). Gaudium et Spes 90 conclut le chapitre V (La sauvegarde de la paix et la construction de la communauté des nations) et la 2e partie (De quelques problèmes plus urgents), en incitant les chrétiens à participer aux institutions internationales, en collaboration « avec leurs frères séparés qui, unis à eux, professent l’amour évangélique… avec tous les hommes en quête d’une paix véritable ». Le réseau mondial des commissions Justice et Paix y travaille.

Dieu s’est mis dans le cas d’avoir besoin de nous…
Que Dieu ne manque pas de sa création

Charles Péguy, Porche du mystère de la deuxième vertu

Il est des questions qui ne se peuvent traiter au seul niveau local, régional ou national. Ainsi celles engageant la survie de famille humaine : les armes de destruction massive (Jean XXIII, Pacem in terris) et la crise écologique (cf. François, Laudato Si’). Ainsi, la faim, la traite des êtres humains, la santé, les enjeux des nouvelles technologies, la dette des pays pauvres, les paradis fiscaux, etc. Paul VI indiquait la route en appelant à « une action concertée pour le développement intégral de l’homme et le développement solidaire de l’humanité » (PP 5). Jean-Paul II insistait sur les droits de l’homme, Benoît XVI sur Amour et Vérité (« collègues » de Justice et Paix dans le Ps 84) et sur Espérance.

Arrive un nouveau secrétaire général pour Justice et Paix France, Michel Roy, tout désigné par son expérience, angevine et pantinoise, française et internationale. Nous nous en réjouissons !