Pour les Mélanésiens qui l’habitent depuis des millénaires, c’est le Kanaky.

Pour les français de métropole, c’est un territoire d’outre-mer, avec son statut particulier qui lui accorde beaucoup d’autonomie. Mais c’est aussi, et en particulier pour les dirigeants français, un des signes de la grande puissance française dans le monde.

Pour des raisons aujourd’hui essentiellement géopolitiques (garder la Chine à distance et posséder des eaux territoriales immenses), les autorités semblent vouloir en faire un territoire définitivement partie intégrante de la France. Les Mélanésiens s’opposent à cette vision qui les éloigne de leur souveraineté.

Le projet de réforme électorale a rallumé les braises d’un conflit refoulé. Et le transfert et l’incarcération en métropole de leaders indépendantistes plus radicaux ne peuvent manquer de rappeler ceux du général haïtien Toussaint Louverture emprisonné au fort de Vaux ou en sens inverse ceux de militants kabyles réclamant l’indépendance et envoyés en Nouvelle Calédonie.

On peut craindre d’y voir le signe d’une résurgence coloniale. L’avenir du Kanaky peut encore être pensé de manière harmonieuse entre les leaders mélanésiens traditionnels et la puissance coloniale pour un pays souverain associé à la France.

Encore faut-il commencer à écrire cette nouvelle page.

Télécharger la Lettre n°304 septembre 2024  (PDF)   

Jacqueline Madinier, qui vient de nous quitter, était d’abord une remarquable professeure d’histoire, qui a laissé un profond souvenir à ses élèves et à ses collègues, en particulier ceux du collège Daniélou à Rueil.

Elle est arrivée à Justice et Paix en 1997 pour prendre en charge la documentation. Elle s’est intéressée aux questions des droits de l’Homme, au trafic des êtres humains et au Soudan. Elle a contribué à enrichir de nombreux textes de Justice et Paix, notamment les articles de La Lettre. Elle nous remettait avec un grand sourire, un peu de malice dans les yeux et beaucoup de fermeté les textes qu’elle avait corrigés qui, effectivement, après son intervention étaient bien meilleurs !

Jacqueline était malade depuis quelque temps, mais elle continuait à s’occuper de la bibliothèque de la Conférence épiscopale et avait rejoint les membres associés de JPF.

Nous pensons à Philippe, son mari, à ses enfants et petits-enfants.

 

Adieu et merci Jacqueline.

 

Depuis 2014, le 6 avril est marqué comme journée internationale instituée par l’ONU[1], pour qui le sport peut servir le développement (cf. les 17 objectifs de développement durable à l’horizon 2030) et la paix (inclusion , coopération, solidarité, tolérance, compréhension).

Pour les catholiques, c’est une belle occasion de s’associer à un élan commun, mais aussi une invitation à proposer et à partager avec tous ce que leur regard chrétien peut apporter de spécifique au monde du sport. Par exemple en rappelant que l’Église catholique a depuis longtemps pris l’habitude de penser le développement en termes de développement « intégral ». Ou en soulignant l’insistance du pape François sur les notions d’ « architecture de paix » et de « grammaire du dialogue ». Il s’agit bien de construire et de vivre de manière solide et durable les conditions de la paix et du développement.

Les discours sur les valeurs sportives comportent parfois une dimension un peu convenue, pouvant laisser dans l’ombre diverses dérives qui traversent l’univers sportif.  Et pourtant, si nous savons que le sport ne fait pas tomber les murs, nous savons aussi qu’il permet d’ouvrir des portes et de bâtir des ponts, et cela suffit amplement à l’aimer comme à le promouvoir.

Le 20 mai 2020, à l’occasion du meeting international “We Run Together – Simul Currebant”, réunissant champions olympiques et para-olympiques, réfugiés, migrants et prisonniers, le pape François a ainsi déclaré : « le sport est un « pont » qui unit femmes et hommes de religions et cultures diverses, en promouvant inclusion, amitié, solidarité, éducation. C’est-à-dire un « pont » de paix ». Tout récemment, le 5 mars 2021, lors de son voyage en Irak, le Pape a rencontré et béni les responsables et les bénéficiaires de « l’École du sport pour la paix », une belle initiative lancée par la fondation Scholas Occurentes pour servir par le sport la cause de la réconciliation et de la paix.

Le sport est une culture. Une culture de la gratuité, de la rencontre, du partage et de la joie. Une culture d’apprentissage de la règle et du respect de l’adversaire, de l’acceptation de la limite et de la défaite. Une culture de l’humilité et du dépassement. Et c’est bien en cela qu’il fait grandir et qu’il renforce l’humain en chacun de nous.

À toutes et à tous, le sport offre un espace commun et un terrain de fraternité. S’engager pour l’accueil de chacun et de la rencontre entre tous, c’est une belle manière de contribuer à l’édification d’une paix authentique, dans un développement équitable. S’y révèle « une écologie de la résonance » à l’intérieur de soi, une disposition à accueillir avec compassion et espérance la vie même du monde global.

Mgr Jacques Blaquart et le groupe de travail « Église et sport »

[1] Assemblée Générale des Nations-Unies, résolution 67/296 du 23 août 2013. Sont rappelés, notamment, « la mission et le rôle du Comité international olympique : mettre le sport au service de l’humanité, promouvoir une société pacifique et des modes de vie sains en associant le sport à la culture et à l’éducation et préserver la dignité humaine sans aucune forme de discrimination … changer la façon dont la société voit le sport pour les personnes handicapées ».

 

Un livre grand public qui décrypte et déconstruit soixante idées fausses sur les migrations. Une mine d’informations, de chiffres et de faits pour comprendre et connaître la réalité des phénomènes migratoires.

Dans le contexte particulier de la prochaine campagne présidentielle, les discours d’inquiétude et de crispation, voire de rejet, à l’égard des migrants, réfugiés, exilés et étrangers, risquent d’occuper une large partie de l’espace médiatique.

Il est indispensable de répondre à ces discours, ce qui suppose dans un premier temps de les écouter et de les décrypter. C’est ce que cet ouvrage propose de faire : il examine et analyse les préjugés, les représentations fausses et les idées reçues sur les migrations, afin de les déconstruire point par point.

En réponse aux détracteurs de toute politique d’accueil, mais aussi à tous ceux qui hésitent ou qui s’inquiètent, ce livre propose un tour d’horizon des migrations en mettant à la disposition des lecteurs un très grand nombre d’informations, de chiffres, de données et de faits. Organisé par thématiques et rédigé dans un style très accessible, l’ouvrage s’attache à prendre le contre-pied de  60 idées fausses (PDF) pour convaincre que l’accueil des exilés est non seulement possible, mais surtout souhaitable.

Se procurer l’ouvrage (8€) ici, Editions de l’Atelier.