Pour les Mélanésiens qui l’habitent depuis des millénaires, c’est le Kanaky.
Pour les français de métropole, c’est un territoire d’outre-mer, avec son statut particulier qui lui accorde beaucoup d’autonomie. Mais c’est aussi, et en particulier pour les dirigeants français, un des signes de la grande puissance française dans le monde.
Pour des raisons aujourd’hui essentiellement géopolitiques (garder la Chine à distance et posséder des eaux territoriales immenses), les autorités semblent vouloir en faire un territoire définitivement partie intégrante de la France. Les Mélanésiens s’opposent à cette vision qui les éloigne de leur souveraineté.
Le projet de réforme électorale a rallumé les braises d’un conflit refoulé. Et le transfert et l’incarcération en métropole de leaders indépendantistes plus radicaux ne peuvent manquer de rappeler ceux du général haïtien Toussaint Louverture emprisonné au fort de Vaux ou en sens inverse ceux de militants kabyles réclamant l’indépendance et envoyés en Nouvelle Calédonie.
On peut craindre d’y voir le signe d’une résurgence coloniale. L’avenir du Kanaky peut encore être pensé de manière harmonieuse entre les leaders mélanésiens traditionnels et la puissance coloniale pour un pays souverain associé à la France.
Encore faut-il commencer à écrire cette nouvelle page.
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Du 18 au 20 avril 2012, les représentants des 47 pays membres du Conseil de l’Europe se retrouveront à Brighton, au Royaume-Uni, pour une Conférence de haut niveau sur le futur de la Cour européenne des droits de l’homme, organisée sous la houlette de l’actuelle présidence britannique du Conseil de l’Europe.
Nos organisations sont gravement préoccupées par l’absence totale de transparence sur les projets de déclaration de Brighton, ainsi que par la mise à l’écart de la société civile dans le processus de réforme.
Nos organisations rappellent que le système européen de protection des droits de l’homme – l’un des plus avancés au monde – est un bien commun, et qu’il doit être préservé par tous et pour tous. Il ne peut par conséquent pas être admis que son avenir se discute sans projet intermédiaire public et sans une large consultation de la société civile.
Nos organisations restent conscientes des difficultés que rencontre la Cour pour faire face à la croissance considérable des requêtes qui lui sont soumises concernant des allégations de violations des droits de l’homme.
Elles rappellent que :
• les réformes déjà engagées pour réduire le volume des affaires en instance, notamment depuis l’entrée en vigueur du protocole 14, en juin 2010, ont déjà commencé à porter leurs fruits. L’accent doit être mis sur l’amélioration de leur mise en œuvre afin qu’elles produisent pleinement les effets escomptés, et non sur l’adoption de nouvelles mesures précipitées ;
• les États ont la responsabilité première d’appliquer la Convention européenne des droits de l’homme et les arrêts de la Cour. Or, une part significative des requêtes concerne des violations qui ont déjà été condamnées par la Cour, sans que par la suite les États aient effectué les changements exigés ;
Nos organisations demandent instamment à toutes les délégations de s’abstenir d’endosser des mesures qui modifieraient la Convention en cherchant à codifier ou à établir des priorités dans les principes de subsidiarité et de la « marge d’appréciation des États ». Elles s’inquiètent également des propositions visant à inciter la Cour à déclarer irrecevables les requêtes qui ont été dûment examinées au niveau national.
Les États membres du Conseil de l’Europe doivent veiller à ce qu’aucune réforme de la Cour ne puisse se faire au détriment d’une part de la protection des droits fondamentaux des citoyens européens, et d’autre part de l’accès des individus au système européen, qui est au cœur de la garantie effective de ces droits.
Ainsi qu’en attestent les récentes perquisitions et saisies qui ont eu lieu au 42 avenue Foch l’enquête sur les Biens Mal Acquis des dirigeants africains en France progresse.
Cependant, le 13 Octobre dernier, soit deux semaines à peine après la saisie de ses voitures de luxe, Teodorin Nguema Obiang a été nommé par la Guinée Équatoriale délégué permanent adjoint auprès de l’UNESCO.
Si le Ministère des Affaires Étrangères et Européennes (MAEE) français venait à valider cette nomination et lui octroyer un titre de séjour spécial, ce poste pourrait lui conférer une immunité diplomatique. Cela pourrait entraver, voire mettre un terme, à l’enquête menée par les juges d’instruction sur Teodorin Nguema Obiang, dont le train de vie luxueux est d’autant plus indécent qu’une majorité la population équato-guinéenne n’a pas accès à l’eau potable ni à l’électricité.
Au-delà de la bataille menée dans l’Affaire des Biens Mal Acquis, il est préoccupant que l’UNESCO puisse être instrumentalisée dans le but de contrarier le cours de la justice. L’association SHERPA a donc envoyé un courrier au MAEE, ainsi qu’à l’UNESCO, leur demandant de s’opposer à cette nomination (en PJ).
Loin de toute nostalgie de ces temps heureux de la révolution démocratique en Europe, alors que nous devrions être actifs dans l’actuelle révolution démocratique des pays arabes, il peut être utile d’insister sur quelques aspects de l’illustre homme tchèque à l’orée de 2012.
Un chrétien dans un pays très sécularisé. Ceux qui connaissent la République tchèque ou les statistiques religieuses savent que ce pays est l’un des plus sécularisés du continent. Havel, personnage clé de ce moment fondateur de la vie du pays qu’est la révolution de velours était-il chrétien ? S’il l’était, il était discret. Mais le Cardinal Duka, qui a présidé les funérailles de l’ancien chef d’Etat, a répondu pour nous . Havel était baptisé, il était chrétien. En prison, Havel avait été incarcéré avec Dominik Duka et Vaclav Maly. Le premier est aujourd’hui archevêque de Prague, le second évêque auxiliaire.
Un intellectuel engagé qui analyse la crise de sa société. Pour Havel, la crise commune aux sociétés de l’Est et de l’Ouest est d’ordre éthique parce qu’elle a sa racine dans le consentement au mensonge. Il ne s’agit pas du choix du faux pour le faux : il s’agit d’un mensonge « pragmatique », utile à court terme, susceptible de résultats tangibles, condition du maintien du confort.
Sous le régime communiste, on avait pris l’habitude de penser noir et de dire blanc. Pour se protéger. Ce consentement au mensonge a empoisonné les esprits. Tous étaient atteints. Aussi l’opposé de la « vie dans le mensonge », Havel l’appelle la « vie dans la vérité » : cela suppose de faire place à d’autres motifs que les motifs pragmatiques et, notamment, à se soucier de « faire le bien par principe, pour l’amour du bien ». On peut renvoyer à l’ouvrage de Jean Picq, Vaclav Havel, La force des sans-pouvoirs, Ed. Michalon, 128 p.
2012 : élections, transitions arabes, synode sur la nouvelle évangélisation, etc. Havel est une lumière que peut, si nous le voulons, continuer à nous éclairer.