La France en état de choc : comment sortir par le haut ?
Le 7 janvier 2016, le Collège des Bernardins à Paris organisait en partenariat avec Justice et Paix, une soirée autour de Pierre Manent, auteur de Situation de la France, Desclée de Brouwer, Paris, 2015.
L’idée centrale est d’organiser la coexistence publique des religions, – particulièrement chrétienne, musulmane et juive -, leur participation à la « conversation civique ».
Introduisant la soirée, Pierre Manent montre deux réactions à la suite des attentats de 2015. La panique et la précipitation d’autorités qui produisent des mesures tous azimuts. La complaisance dans le déni et le refus d’examiner les fautes commises.
La laïcisation extrême de la société française laisse place à l’islam ; il faudrait une présence chrétienne pour réguler les tensions.
Et un compromis s’impose. Les citoyens musulmans doivent accepter certains caractères fondamentaux de notre régime politique comme la liberté totale de pensée et d’expression, la monogamie ou l’interdiction du voile intégral qui empêche la rencontre civique et sociale ; accepter aussi la forme politique qu’est la nation en prenant leur indépendance vis-à-vis des pays musulmans.
Les Français non musulmans, eux, doivent accepter que les musulmans puissent vivre selon les mœurs qui leur semblent obligatoires ou désirables, règles alimentaires et non mixité de certaines activités.
Les uns comme les autres devraient prendre leurs distances religieuses ou économiques avec les milieux wahhabites.
Rachid Benzine, islamologue enseignant à l’IEP, se demande quel type de religieux est utile à la vie en société. Il faut revenir à la citoyenneté et ne pas « religioser »les gens. Trois décrochages menacent : la délinquance, le vivre entre soi – celui des salafistes ou celui des riches ! – le vivre ailleurs. Le taux de mariages mixtes est un des nombreux indicateurs d’intégration.
Cécile Renouard, au nom de Justice et Paix, insiste en conclusion sur les pannes politiques et spirituelles. Elle plaide pour une collaboration interreligieuse et la mobilisation des ressources au service d’une écologie intégrale.