Combattre la pauvreté, construire la paix
Ce message est important parce qu’il aborde les problèmes actuels : incontestablement, le constat de l’existence d’une crise est universel. Ce n’est évidemment pas la première fois qu’une crise traverse le monde, mais c’est, peut-être, la première fois que l’on peut parler d’une crise de la mondialisation.
Evidemment, un premier réflexe pourrait être de chercher à revenir au temps antérieur… mais cela serait aussi imbécile que de supprimer les trains ou les avions au prétexte d’un accident. Pour le Pape, la crise doit être l’occasion d’un progrès. D’un développement. En ce sens, il reprend la réflexion entamée par Paul VI et poursuivie par Jean-Paul II : « Le développement est le nouveau nom de la paix » (Populorum progressio, 87).
Et il ajoute : « Les Etats sont donc appelés à réfléchir sereinement sur les raisons les plus profondes des conflits, souvent allumés par l’injustice, et à y remédier par une autocritique courageuse ».
Sur quoi doit porter cette autocritique ?
Clairement, le Pape affirme que cette autocritique doit porter sur la place des pauvres dans la société et dans le monde : « Mettre les pauvres à la première place suppose que les acteurs du marché international construisent un espace où puisse se développer une juste logique économique, et que les acteurs institutionnels mettent en œuvre une juste logique politique ainsi qu’une correcte logique de participation capable de valoriser la société civile, locale et internationale ».
Une juste logique économique oblige à constater que la population est une « richesse, et non facteur de pauvreté ».
Une juste logique politique oblige à prendre en compte les enfants et leurs mères : « Là où la dignité de la femme et de la mère n’est pas protégée, ceux qui en subissent les conséquences, ce sont d’abord et toujours les enfants ».
Une juste logique de participation oblige à veiller à un développement qui ne marginalise pas les pauvres. Ce qui demande à ce qu’ils soient partie prenante du développement, et que « chaque homme se sente personnellement blessé par les injustices existant dans le monde, et par les violations des droits de l’homme qui y sont liées ».
Et le Pape de rappeler Vatican II : L’Eglise est « signe et instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain », comme pour inviter chaque communauté à vivre cette solidarité de l’intérieur d’elle-même pour être le signe de la possibilité d’une mondialisation réussie.
Prions pour tous ceux qui ont une responsabilité économique…les politiques, les actionnaires, les syndicats, les travailleurs, afin que dans la crise les pauvres ne soient pas oubliés.