Pour les Mélanésiens qui l’habitent depuis des millénaires, c’est le Kanaky.

Pour les français de métropole, c’est un territoire d’outre-mer, avec son statut particulier qui lui accorde beaucoup d’autonomie. Mais c’est aussi, et en particulier pour les dirigeants français, un des signes de la grande puissance française dans le monde.

Pour des raisons aujourd’hui essentiellement géopolitiques (garder la Chine à distance et posséder des eaux territoriales immenses), les autorités semblent vouloir en faire un territoire définitivement partie intégrante de la France. Les Mélanésiens s’opposent à cette vision qui les éloigne de leur souveraineté.

Le projet de réforme électorale a rallumé les braises d’un conflit refoulé. Et le transfert et l’incarcération en métropole de leaders indépendantistes plus radicaux ne peuvent manquer de rappeler ceux du général haïtien Toussaint Louverture emprisonné au fort de Vaux ou en sens inverse ceux de militants kabyles réclamant l’indépendance et envoyés en Nouvelle Calédonie.

On peut craindre d’y voir le signe d’une résurgence coloniale. L’avenir du Kanaky peut encore être pensé de manière harmonieuse entre les leaders mélanésiens traditionnels et la puissance coloniale pour un pays souverain associé à la France.

Encore faut-il commencer à écrire cette nouvelle page.

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Après la mort inattendue de Mgr Edmond Vansteenberghe le 10 décembre 1943, un bayonnais dira : « Qu’est-ce que cet évêque qui passait inaperçu durant sa vie, et dont tout le monde parle après sa mort ? »

Nous allons célébrer le 10 décembre prochain, le 80ème anniversaire de la disparition de ce prélat qui fut évêque de Bayonne, durant un court épiscopat de quatre années, aux heures sombres de la guerre et de l’Occupation allemande.

Un homme à l’apparence austère, réservé, ennemi de toute ostentation qui cultivait la simplicité. Un brillant prélat, docteur en théologie et docteur ès-lettres, professeur à l’Université de Strasbourg ou il s’impose par la qualité de son enseignement et ses recherches critiques. Un  spécialiste de l’histoire du XVème siècle.

Durant son épiscopat, il ne cesse de démontrer l’opposition entre la doctrine chrétienne et les thèses racistes nazies, en particulier leur culte de la race, leur néopaganisme. Après les rafles des juifs opérées à travers la France pendant l’été 1942, il s’élève contre la persécution des juifs par l’article « Fraternité » dans le Bulletin diocésain du diocèse, la publication de cet article entraine la suppression du Bulletin par les autorité allemandes.

Le 14 mars 1943, Mgr Vansteenberghe, dans la cathédrale de Bayonne, par un retentissant discours qu’il adresse à la jeunesse requise pour le STO, assimile celui-ci à de la déportation et invite les jeunes à puiser la confiance dans le souvenir des faillites humaines.

Surveillé par les allemands, critiqué par la presse collaborationniste qui voit en lui un « prélat imprudent, fidèle speaker de Churchill », empêché de se rendre dans la zone libre de son diocèse, soumis à de nombreuses tracasseries par l’Occupant, il meurt à l’âge 62 ans, victime d’une crise cardiaque dans la nuit du 9 au 10 décembre, alors qu’il allait célébrer le 4ème anniversaire de son sacre.

Sa clairvoyance et son courage font de lui un modèle pour de nombreux croyants et des membres du clergé qui vont s’engager activement dans la Résistance : Le vicaire général Auguste Daguzan à Pau, qui sera déporté, ainsi que le Père abbé Gabriel Hondet de l’abbaye de Belloc et le Père Grégoire Joannateguy. Le Père Armand Fily, adjoint au maire d’Hendaye et l’abbé Paul Simon, curé de la paroisse Ste Anne d’Hendaye-plage seront arrêtés par la Gestapo et également déportés à Dachau. L’abbé Simon n’en reviendra pas. Evoquons aussi le pittoresque abbé Jean-Baptiste Donetch, curé d’Arnéguy, connu pour avoir facilité des évasions de fugitifs persécutés par les nazis, et le Supérieur du collège de Mauléon le chanoine Jean Ithurbide qui sera arrêté et déporté. A Jatxou, la directrice de l’orphelinat, Sœur saint Jean,  accueille des enfants juifs et les protège, elle recevra la médaille de « Juste parmi les nations » en 2001.

En 1946, Mgr Vansteenberghe sera honoré par la République, il reçoit la médaille de la Résistance à titre posthume, et la Ville de Bayonne donne son nom à la place devant la cathédrale de Bayonne.

Dans le cadre du 80ème anniversaire de la disparition de Mgr Vansteenberghe, une conférence est organisée à Bayonne. Elle mettra en lumière l’action de cet évêque patriote et résistant, une voix qui nous parle encore aujourd’hui, dans le climat troublé de notre époque où l’antisémitisme refait surface, defunctus adhuc loquitur …
Une messe d’action de grâce en sa mémoire est également annoncée, présidée par Mgr Marc Aillet, actuel évêque de Bayonne.

 

 

Quelle est la position de l’Église catholique sur le sionisme?
David Neuhaus: L’Église a eu historiquement plusieurs problèmes avec le sionisme. Le premier était théologique: l’Église pensait le peuple juif comme un peuple rejeté par Dieu à cause de son refus d’accepter le Christ. De ce fait, elle ne pouvait pas accepter que les juifs fondent un mouvement national pour «rentrer» dans «leur» terre ancestrale. Bien sûr, aujourd’hui une telle pensée est rejetée mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres problèmes théologiques avec la pensée sioniste basés plutôt sur une critique d’un nationalisme ethnocentrique et qui ignore trop souvent les droits de ceux qui partagent avec les juifs cette terre.

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Plus de cinq semaines se sont écoulées depuis l’attaque brutale du Hamas contre Israël. Des familles entières ont été exécutées, des enfants ont été massacrés, des femmes ont été violées, des victimes ont été torturées et démembrées. Environ 1200 personnes ont été tuées, pour la plupart des civils, et 240 Israéliens et autres ressortissants ont été pris en otages à Gaza. Depuis lors,
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