Tandis que la guerre cruelle qu’il lança il y a plus d’un an contre l’Ukraine se poursuit, Vladimir Poutine mène un autre combat, à l’intérieur de ses frontières, contre les opposants qui continuent à résister. Ainsi Vladimir Kara-Mourza a-t-il été condamné le 17 avril à 25 ans de détention pour « haute trahison », sa trahison ayant consisté à se prononcer contre « l’opération militaire spéciale » menée contre l’Ukraine et à diffuser « de fausses informations sur l’armée ». Poutine n’a de cesse de faire taire les voix critiques ou de contraindre ses opposants à l’exil, d’interdire les organisations de défense des droits de l’homme (Memorial, le Centre Sakharov, le Groupe Helsinki de Moscou…).
Ce n’est pas le mandat d’arrêt lancé contre lui par la Cour pénale internationale, le 17 mars, qui arrêtera sa quête de pouvoir absolu ni sa haine de l’Occident. La CPI le suspecte d’avoir déporté et transféré illégalement en Russie des enfants ukrainiens. Mais ce mandat vise – c’est une première – le chef d’un État membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU (à noter que la Russie assurait la présidence du conseil durant ce mois d’avril !). Il est le signe de l’isolement de la Russie, par la faute de l’obstination implacable de son dirigeant.
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