Un Noël sans paix
Le monde s’apprête à fêter Noël ! Fête des enfants, fête des familles réunies… Mais comment fêter Noël dans l’insouciance au milieu des drames du monde ?
Comment ne pas penser aux enfants victimes de la violence des puissants, aux familles décimées, aux otages, aux cohortes de réfugiés fuyant sous les bombes ? Comment ne pas penser à tous ceux, victimes de la violence et de la barbarie, pour qui ce temps ne sera pas une fête ?
Nous avons été horrifiés par l’opération terroriste du Hamas le 7 octobre, frappés par les tueries et la prise d’otages.
Les représailles menées par le gouvernement de M. Netanyahou depuis deux mois nous révoltent par l’ampleur des souffrances qu’elles entraînent. Les populations de Gaza, enfermées dans une prison à ciel ouvert, toutes frontières fermées, n’ont nul endroit pour fuir et se réfugier. Dans le froid, privées d’abri, d’eau, de nourriture, de soins, elles ne peuvent que subir ! Subir les bombes, comme subir la pression du Hamas. Celles de Cisjordanie sont aussi enfermées, privées de tout.
La guerre est une abomination mais elle a des règles et est régie par le droit international. Tout Etat doit s’y soumettre. Les bombardements ayant pour cible des hôpitaux, des écoles, des lieux de culte, ne relèvent-ils pas du « crime de guerre » ?
Nous savons les risques d’outrance que comportent les mots de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, nettoyage ethnique, apartheid. Les juristes et le droit international doivent nous aider à les peser et à les employer. Mais la simple raison, dans l’obscurité d’informations souvent volontairement limitées, nous incite à ressentir une insupportable domination des forts sur les faibles, que notre Foi, comme bien d’autres courants de pensée, nous demande de condamner.
Alors, nous, membres de Justice et Paix France, appelons à un cessez le feu immédiat à Gaza et à la levée des barrières en Cisjordanie ! Nous le demandons par humanité pour les populations ! Nous le demandons pour l’avenir du peuple israélien et celui du peuple palestinien ! On peut « éliminer » des terroristes, mais on ne peut tuer une idée. Mués par la colère, le ressentiment et le désir de vengeance, d’autres se lèveront. Cette guerre sera sans fin.
Comme le diront les chrétiens le soir de Noël, un rameau sortira de la souche de Jessé (Is 11,1), et le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière (Is 9, 2). Ce rameau sorti de la souche de Jessé est, pour nous chrétiens, le petit enfant de la crèche, nu et fragile, que nous reconnaissons comme le prince de la Paix.
L’enfant de Bethléem nous a confié la lampe, elle n’est pas à mettre sous le boisseau (cf Mt, 5,15). Chacun de nous en est responsable. A nous de la porter au monde en dénonçant les violences, les injustices, en ouvrant des voies de dialogue et de fraternité, là-bas, comme ici. Puissions-nous trouver le courage de nous lever pour dire non à la haine. Puissions-nous trouver des chemins d’une paix juste, à laquelle tous les peuples ont droit, celui de Palestine comme celui d’Israël.
Justice & Paix-France