La journée internationale du sport au service du développement et de la paix

Depuis 2014, le 6 avril est marqué comme journée internationale instituée par l’ONU[1], pour qui le sport peut servir le développement (cf. les 17 objectifs de développement durable à l’horizon 2030) et la paix (inclusion , coopération, solidarité, tolérance, compréhension).

Pour les catholiques, c’est une belle occasion de s’associer à un élan commun, mais aussi une invitation à proposer et à partager avec tous ce que leur regard chrétien peut apporter de spécifique au monde du sport. Par exemple en rappelant que l’Église catholique a depuis longtemps pris l’habitude de penser le développement en termes de développement « intégral ». Ou en soulignant l’insistance du pape François sur les notions d’ « architecture de paix » et de « grammaire du dialogue ». Il s’agit bien de construire et de vivre de manière solide et durable les conditions de la paix et du développement.

Les discours sur les valeurs sportives comportent parfois une dimension un peu convenue, pouvant laisser dans l’ombre diverses dérives qui traversent l’univers sportif.  Et pourtant, si nous savons que le sport ne fait pas tomber les murs, nous savons aussi qu’il permet d’ouvrir des portes et de bâtir des ponts, et cela suffit amplement à l’aimer comme à le promouvoir.

Le 20 mai 2020, à l’occasion du meeting international “We Run Together – Simul Currebant”, réunissant champions olympiques et para-olympiques, réfugiés, migrants et prisonniers, le pape François a ainsi déclaré : « le sport est un « pont » qui unit femmes et hommes de religions et cultures diverses, en promouvant inclusion, amitié, solidarité, éducation. C’est-à-dire un « pont » de paix ». Tout récemment, le 5 mars 2021, lors de son voyage en Irak, le Pape a rencontré et béni les responsables et les bénéficiaires de « l’École du sport pour la paix », une belle initiative lancée par la fondation Scholas Occurentes pour servir par le sport la cause de la réconciliation et de la paix.

Le sport est une culture. Une culture de la gratuité, de la rencontre, du partage et de la joie. Une culture d’apprentissage de la règle et du respect de l’adversaire, de l’acceptation de la limite et de la défaite. Une culture de l’humilité et du dépassement. Et c’est bien en cela qu’il fait grandir et qu’il renforce l’humain en chacun de nous.

À toutes et à tous, le sport offre un espace commun et un terrain de fraternité. S’engager pour l’accueil de chacun et de la rencontre entre tous, c’est une belle manière de contribuer à l’édification d’une paix authentique, dans un développement équitable. S’y révèle « une écologie de la résonance » à l’intérieur de soi, une disposition à accueillir avec compassion et espérance la vie même du monde global.

Mgr Jacques Blaquart et le groupe de travail « Église et sport »

[1] Assemblée Générale des Nations-Unies, résolution 67/296 du 23 août 2013. Sont rappelés, notamment, « la mission et le rôle du Comité international olympique : mettre le sport au service de l’humanité, promouvoir une société pacifique et des modes de vie sains en associant le sport à la culture et à l’éducation et préserver la dignité humaine sans aucune forme de discrimination … changer la façon dont la société voit le sport pour les personnes handicapées ».