15 propositions pour une France solidaire dans le monde en 2017

Aucun des enjeux auxquels l’humanité doit faire face ne peut être réglé à l’intérieur de frontières nationales : respect des droits humains, partage équitable des richesses, lutte contre le dérèglement climatique.

Autant de sujets majeurs pour notre avenir, qui sont quasiment absents des programmes actuels des partis et des candidats à la veille des élections françaises de 2017. Face à cette situation, les politiques publiques – aux niveaux français, européen et international – ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Les citoyens en France et dans le monde, notamment les plus vulnérables, subissent de plein fouet ces crises et attendent des réponses. Des choix politiques et stratégiques fondamentaux s’offrent aux candidats. Parce qu’il est encore temps de le faire. Parce qu’il est temps d’agir.

L’urgence d’une mobilisation citoyenne

De nombreuses initiatives citoyennes voient le jour, au niveau local comme international, des alternatives sont proposées et nombre de nos concitoyens s’engagent pour une société plus juste, durable et solidaire. Si ces dynamiques montrent que d’autres modèles sont possibles et souhaités, ceux-ci restent encore trop peu considérés par les décideurs et les politiques publiques.
Pour « réveiller » nos responsables politiques, une mobilisation citoyenne forte est nécessaire.
Dans un contexte social, politique et sécuritaire tendu, quatre organisations non-gouvernementales (ActionAid – Peuples Solidaires, CCFD-Terre Solidaire, Oxfam France et Secours catholique-Caritas France) se sont alliées afin d’interpeller les acteurs politiques et d’apporter leur éclairage au débat public. Cette campagne « Prenons le parti de la solidarité » présente « Quinze propositions pour une France solidaire » articulées autour de trois grands axes liant écologie, économie et social : partager justement les richesses pour mettre fin à la pauvreté et aux inégalités, promouvoir la justice climatique et la souveraineté alimentaire et faire respecter les droits humains, en France comme dans les pays du Sud.

Partager justement les richesses pour mettre fin à la pauvreté et aux inégalités.

La France est le 3ème pays de l’OCDE où les inégalités ont le plus augmenté entre 2007 et 2013. Sur la scène internationale, les multinationales jouissent d’un pouvoir grandissant sans pour autant être tenues responsables des conséquences sociales et environnementales de leurs activités et sans avoir à respecter les droits humains. Mais un autre partage des richesses est possible. En encadrant et en régulant les activités du secteur privé, notamment celles des multinationales, en développant des politiques publiques justes et solidaires, l’Etat peut servir le bien commun.
Promouvoir la justice climatique et la souveraineté alimentaire
Nos modèles de production et de consommation n’évoluent pas assez vite pour maintenir le réchauffement climatique en -deçà des 1,5°C à l’horizon 2100. Notre addiction collective aux énergies fossiles reste démesurée, et les modèles de production agricole proposés pour répondre à la fois au défi de l’insécurité alimentaire et des changements climatiques sont inefficaces. La spéculation sur les matières premières agricoles, la promotion de l’agrobusiness et le libre-échange à tout va restent malheureusement privilégiés par les Etats. Il est impératif de s’engager dans une transition énergétique et agricole qui bénéficie notamment aux plus vulnérables.

Faire respecter les droits humains en France comme dans les pays du Sud

Les conflits, les violences terroristes, la répression, mais également une pauvreté endémique au Proche-Orient et en Afrique ont jeté sur les routes des millions de femmes et d’hommes : la plus grande crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale. Les réponses qu’y apportent notamment les Etats européens sont insuffisantes, inefficaces et inhumaines. A l’intérieur de nos frontières, les droits des étrangers et les libertés fondamentales sont menacés, fréquemment bafoués et remis en question. L’accès aux droits humains et à la solidarité doit impérativement être au cœur de tous les engagements de la France et de l’Europe, qu’il s’agisse de politiques migratoires, économiques et commerciales ou de la lutte contre les discriminations.

Lors de la troisième édition de la Rencontre mondiale des mouvements populaires en novembre 2016 où je représentais Justice et Paix-France, le pape François a rappelé que « l’amour des pauvres est au cœur de l’Évangile » et que « une terre, un toit, un travail sont des droits sacrés »
Dans une société qui se recroqueville sur elle-même et perd le sens du collectif, osons promouvoir le vivre ensemble et appelons les candidats et l’opinion publique à prendre le parti de la solidarité !