Pour les Mélanésiens qui l’habitent depuis des millénaires, c’est le Kanaky.

Pour les français de métropole, c’est un territoire d’outre-mer, avec son statut particulier qui lui accorde beaucoup d’autonomie. Mais c’est aussi, et en particulier pour les dirigeants français, un des signes de la grande puissance française dans le monde.

Pour des raisons aujourd’hui essentiellement géopolitiques (garder la Chine à distance et posséder des eaux territoriales immenses), les autorités semblent vouloir en faire un territoire définitivement partie intégrante de la France. Les Mélanésiens s’opposent à cette vision qui les éloigne de leur souveraineté.

Le projet de réforme électorale a rallumé les braises d’un conflit refoulé. Et le transfert et l’incarcération en métropole de leaders indépendantistes plus radicaux ne peuvent manquer de rappeler ceux du général haïtien Toussaint Louverture emprisonné au fort de Vaux ou en sens inverse ceux de militants kabyles réclamant l’indépendance et envoyés en Nouvelle Calédonie.

On peut craindre d’y voir le signe d’une résurgence coloniale. L’avenir du Kanaky peut encore être pensé de manière harmonieuse entre les leaders mélanésiens traditionnels et la puissance coloniale pour un pays souverain associé à la France.

Encore faut-il commencer à écrire cette nouvelle page.

Télécharger la Lettre n°304 septembre 2024  (PDF)   

L’Irlande du Nord, située dans la province irlandaise historique d’Ulster, est une région du Royaume-Uni. Ses 1,8 millions de citoyens, unionistes, nationalistes et immigrants récents, vivent aujourd’hui dans une société relativement stable et pacifique. Les « Troubles » -trente ans de violence- ont pris fin avec la conclusion de l’accord du Vendredi Saint (1998) et des initiatives qui l’accompagnent.

La paix a été négociée et gagnée. Les armes ont été déposées. Le travail de réintégration des militants paramilitaires se poursuit. Les questions de justice pour les victimes des Troubles restent un sujet politique brûlant. À mesure que la population nationaliste augmente, certains membres de la tradition unioniste craignent qu’un référendum sur la réunification de l’Irlande ne devienne inévitable. Dans ce scénario politique, le Brexit a introduit une nouvelle dynamique de division.

À la lumière de ces développements et des aspirations de l’accord du Vendredi Saint, le gouvernement irlandais a lancé en 2019 « l’Unité de l’île partagée » afin de promouvoir un débat public sur l’élaboration des relations futures sur l’île d’Irlande.

À l’heure actuelle, c’est toutefois le Protocole sur l’Irlande/l’Irlande du Nord -qui fait partie de l’Accord de Retrait du Brexit- qui suscite l’opposition de la partie de la population unioniste représentée principalement par le Parti Unioniste Démocratique (DUP). La disposition prévoyant une frontière maritime dans la mer d’Irlande -évitant ainsi une frontière terrestre entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande- et d’autres réglementations nécessaires pour protéger l’intégrité du marché unique de l’UE sont perçues par de nombreux unionistes comme diluant l’identité britannique de l’Irlande du Nord. En outre, ce protocole, mis au point par l’UE et le gouvernement Johnson, est rejeté par le DUP au point de refuser de former un gouvernement après les élections locales de mai 2022 gagnées par le Sinn Fein.

Au milieu de l’été, le gouvernement Johnson a présenté le projet de loi sur le Protocole pour l’Irlande du Nord. Il est passé au Parlement et sera présenté à la Chambre des Lords à l’automne, où il devrait rencontrer une opposition. Entre-temps, le parti conservateur aura élu un nouveau leader Premier ministre.

La résolution des questions découlant du Protocole dépendra en grande partie de l’attitude du successeur de Boris Johnson et de sa volonté politique de faire progresser les conditions préalables à la paix et à la réconciliation en Irlande du Nord.

 

 

L’histoire du plus grand pays de l’Amérique Latine est une succession d’alternances politiques, plus ou moins réussies, rythmées par des coups d’États et l’installation de régimes autoritaires. Après une période de dictature de 21 ans, un système démocratique a pu voir le jour en 1985 et permettre au Brésil, mais surtout au peuple brésilien, de voir advenir la période politique la plus stable qu’il ait jamais connue. Pourtant, la crise économique internationale de 2008 étant loin d’être achevée, ses séquelles, peu sensibles pendant la présidence de Lula, ont éclaté quelques années plus tard.

À partir de 2013, plusieurs événements ont convergé et accentué les crispations contre le gouvernement de centre-gauche du Parti des Travailleurs. Dilma Rousseff, première femme présidente du Brésil, en était à son premier mandat. Elle a commencé à subir de fortes pressions, que ce soient de nouveaux mouvements de droite libérale, de la presse, des banques ou des cadres des grandes entreprises. En cause, l’échec de l’approche néo-institutionnaliste au sein de l’économie du développement avec la conciliation du marché économique, lesquels sont évidemment composés de puissances aux intérêts contradictoires. La tension interne entre croissance de l’industrialisation et le « rentisme » financier a provoqué un conflit d’intérêt intenable : tous se sont retournés contre le gouvernement de Dilma. En outre, des scandales de corruption à l’intérieur de la « Petrobras », la plus grande entreprise du pays dont l’État brésilien est l’actionnaire majoritaire, ont été un élément décisif. Une opération anticorruption menée par la Police fédérale et par la justice, appelée « Lava Jato », est devenue la pierre de touche de l’affaire. Les manifestations populaires ont explosé dans le pays, du Nord au Sud ; le feu couvait sous la cendre avant l’embrasement général.

Palais de la présidence de la République fédérative du Brésil inauguré en 2014 © Par Michel Temer – https://commons.wikimedia.org

Pendant le processus de destitution de Dilma Rousseff, le Parlement brésilien est devenu un cirque d’horreur. Parmi les prises de paroles de cette époque, celle du député Jair Messias (c.-à-d. messie) Bolsonaro fut remarquée ; c’était un hommage au plus cruel tortionnaire militaire de la période de la dictature de 1964. Des cris aux contenus sexistes et antidémocratiques ont pu être entendus aussi bien dans les manifestations qu’au Congrès national et ont accompagné jour après jour la chute de la présidente accusée de détournement fiscal (ce qui après coup a été démenti). Dilma Rousseff sera destituée le 31 août 2016.

Dans ce contexte, le 7 avril 2018, Lula, unique personnalité de la gauche capable de faire face à l’extrême droite croissante, est mis en garde à vue sous accusation de blanchiment d’argent. En 3 mois (fait extraordinaire dans le cadre de la justice brésilienne), il sera jugé comme un criminel lambda et empêché de participer à la course présidentielle. Il restera en prison pendant 580 jours avant que la Cour Suprême brésilienne (STF) déclare la nullité des processus contre lui et la partialité du juge qui l’avait condamné.

Après l’espoir soulevé par les années Lula, le peuple brésilien est tombé dans une vague de désappointement généralisée, aggravée par des difficultés économiques. C’était un chaudron en bouillonnement, occasion idéale pour l’émergence d’un discours promouvant la lutte contre la corruption et soutenant les valeurs chrétiennes traditionnelles et la famille, accompagné d’une véritable propagande de diabolisation de la gauche. Bolsonaro, ex-militaire, député d’extrême droite, s’est alors présenté comme un nouveau « messie », l’unique personne capable de mettre le pays en ordre et le faire sortir de l’enlisement moral et économique. Il s’approprie le discours en faveur des familles, mais également le discours anticorruption.

Le plus étonnant reste que Bolsonaro est le contraire de ce qu’il prêche. Il a été marié 3 fois et, à chaque divorce, la tromperie et la violence étaient présentes. Trois de ses 5 enfants, également engagés en politique, font l’objet de plusieurs accusations, entre autres de corruption avec détournement de bien public et de relations très proches avec des milices de Rio. À la suite d’un coup de couteau reçu pendant sa campagne électorale, son discours moralisateur prend plus d’ampleur et l’appel à l’émotion du fait de son état de santé le conduit à la présidence de la République le 1er janvier 2019.

Depuis lors, la polarisation droite-gauche a pris des proportions inouïes. Le débat « politique » est extrêmement vif et très régulièrement se termine en violences physiques. Il y a des familles déchirées et des amitiés détruites. Les évangéliques et les catholiques conservateurs soutiennent plutôt l’extrême-droite de Bolsonaro, même s’ils se disent simplement de droite. Les protestants et les catholiques progressistes soutiennent le centre gauche, voire l’extrême gauche. Le jour même de la chute de Dilma, Bolsonaro s’est fait baptiser dans le Jourdain par un pasteur évangélique, Everaldo Dias Pereira, président de son parti politique à l’époque. Depuis, celui-ci a été mis en prison puis libéré sous l’accusation de corruption concernant des contrats publics. L’actuel président du Brésil joue un double jeu : il se tourne vers les évangéliques par un deuxième baptême, mais, dans le même temps, continue à se dire fidèle de l’Église catholique.

Aujourd’hui, il s’est passé presque 4 ans depuis l’élection de Bolsonaro. Il s’est montré un administrateur médiocre et incompétent. Il a nié la pandémie et le vaccin. Il s’est moqué des mourants de la Covid-19 en mimant une personne sans souffle en train de mourir. Les injures et les attitudes violentes contre l’opposition font partie de la manière d’être de l’hôte actuel du palais du Planalto (Palais du président de la République fédérale du Brésil). Par ailleurs, des affaires de corruption émergent régulièrement dans son gouvernement ; au parlement, avec « l’achat » de voix de parlementaires ; dans la santé, avec des accords pour acheter des vaccins à des prix exorbitants ; dans l’éducation, avec l’agrément de bus scolaires hors de prix ; et dernièrement, dans la culture, avec un scandale de concerts payés plusieurs millions par des municipalités à des chanteurs de musique « sertanejo » (country music) reliés aux exploitations agricoles intensives qui soutiennent son gouvernement. Le déboisement de l’Amazonie et son exploitation sans contrôle sont les plus élevés depuis la période de la dictature militaire et les programmes sociaux d’inclusion, démarrés par les gouvernements précédents, sont graduellement démontés.

Sondage réalisé le 7 août 2022
© https://fr.wikipedia.org/wiki/élection_présidentielle_brésilienne_de_2022

Le contexte politique et démocratique est aggravé par le démembrement et la fragilisation des institutions depuis le début de son mandat. On peut prendre pour exemple la FUNAI (Fondation Nationale des Indigènes), la Fondation Palmares (pour la préservation des valeurs et cultures du peuple noir), le ministère de l’Environnement et le ministère de la Santé qui ont vu leur budget chuter drastiquement et toute leur structure désorganisée. En ce qui concerne les fonctionnaires, on assiste à un insupportable jeu de chaises musicales (changement constant de cadres) qui peut s’apparenter à du harcèlement avec la prise de charges publiques par les militaires. Tout cet ensemble donne la tonalité de l’actuel gouvernement de la République. Le climat belliqueux s’est propagé jusqu’au STF (Cour Suprême) qui est objet constant d’agressions et de fake news de la part de Bolsonaro et de ses partisans. Le système électoral est aussi ciblé et les résultats du scrutin présidentiel de cette année 2022 sont déjà contestés avant même sa réalisation. La liberté de la presse est gravement menacée et aujourd’hui la privatisation du patrimoine public avance à toute vitesse.

Au milieu de cette situation chaotique, la misère et la famine, qui avaient pratiquement disparu pendant le gouvernement de Lula, surgissent à chaque coin du pays. La nourriture de base comme le riz et le haricot, le combustible et le gaz sont à des prix exorbitants et inaccessibles pour beaucoup. La violence très présente un peu partout, contre les indigènes, les noirs, les femmes, les plus pauvres, la communauté LGBTQIA+ et contre des religions non chrétiennes, atteint des limites jamais atteintes.

Dans ce contexte de misère, les banques prospèrent et leurs actionnaires touchent de plus en plus de dividendes. Ce système politique assure le profit d’un petit groupe de privilégiés au prix de la vie des plus pauvres. Tout mène à croire que ce qui est contesté aujourd’hui au Brésil, c’est la démocratie elle-même, car nous assistons non seulement à l’affaiblissement des programmes d’inclusion sociale, mais aussi à la mise en cause des instances démocratiques, depuis le système électoral jusqu’aux institutions de la République.

Ignatius Malagrida

 

1 – Des signes d’amour partagé

Vivant à Poitiers, je me réjouis que des espaces laissent une bonne place aux enfants. On voit comment les parents permettent à leurs petits de marcher trois pas devant ou deux pas derrière, ils apprennent l’autonomie tout en étant sûrs de pouvoir compter sur la vigilance de papa ou maman. Un petit garçon, récent marcheur, suivait un pigeon, mais le volatile a repris sa liberté d’un coup d’aile et le petit s’est s’écrié « donne, papa ! ». Un âge où l’on croit encore à la toute puissance du père, ce qui ne durera pas ! Au parc de Blossac, les chèvres semblent se prêter au jeu en broutant avec sérieux le brin d’herbe apporté par un enfant, tandis que les canards ne sont jamais loin, attendant quelques miettes échappées des bouches enfantines. Il est bon de se réjouir de cette simplicité, de cette confiance, de ce goût pour la découverte. Mais souvent je me demande : quel monde allons-nous offrir à ces jeunes générations ?

2 – Une solidarité intergénérationnelle
Pape François, encyclique Laudato si’ § 159 : « La notion de bien commun inclut aussi les générations futures. Les crises économiques internationales ont montré de façon crue les effets nuisibles qu’entraîne la méconnaissance d’un destin commun, dont ceux qui viennent derrière nous ne peuvent pas être exclus. On ne peut plus parler de développement durable sans une solidarité intergénérationnelle. Quand nous pensons à la situation dans laquelle nous laissons la planète aux générations futures, nous entrons dans une autre logique, celle du don gratuit que nous recevons et que nous communiquons. Si la terre nous est donnée, nous ne pouvons plus penser seulement selon un critère utilitariste d’efficacité et de productivité pour le bénéfice individuel. Nous ne parlons pas d’une attitude optionnelle, mais d’une question fondamentale de justice, puisque la terre que nous recevons appartient aussi à ceux qui viendront. »

 3 – Un désir de servir
Des jeunes en classe de 4ème (12 258, un échantillon notable !) ont été interrogés : 82% d’entre eux souhaitent s’engager comme bénévoles (Sciences humaines août-septembre 2022). Être bénévole : faire de bonne grâce, s’engager volontairement au service du bien commun. Nous savons combien le bénévolat contribue largement au lien social, notamment dans le cadre de l’animation culturelle et sportive, mais aussi grâce aux actions humanitaires. Souhaitons que cette ouverture aux  autres et au commun ne soit pas barrée par des cyniques qui ne voient en l’humain qu’une machine à faire du profit individuel et matériel. Espérons aussi que les aînés généreux sauront faire place aux plus jeunes, en admettant que ceux-ci viennent bousculer certaines habitudes…

3 – Des enfances malmenées, des capacités de rebond
* Le voyage du pape au Canada a rappelé les drames provoqués par une volonté politique d’assimiler les peuples autochtones, de manière forcée, en coupant les enfants de leurs familles dans des internats souvent maltraitants. Des pratiques qui ont provoqué des souffrances inouïes, tant dans les familles que chez les enfants. Des choix violents qui ont causé un appauvrissement de notre commune humanité, par la disqualification de savoirs précieux en vue d’un rapport plus sain à la nature. Appauvrissement aussi par la réduction des diversités au profit d’un modèle culturel qui se prétend supérieur. Aujourd’hui, ces populations autochtones, dans les différents continents, représentent 5% de notre humanité : comment leur place originale peut-elle être mieux reconnues, notre humanité s’enrichissant de ces différences ?

* Selon une enquête conjointe de l’INSEE et de l’INED, 32% des Français ont un lien avec l’immigration, étant eux-mêmes immigrés, enfants ou petits-enfants d’immigrés. Notre pays se situe ainsi dans la moyenne des pays voisins. L’école joue un rôle décisif pour l’intégration, les enfants ayant une grande capacité à échanger, à nouer des amitiés par-delà les différences. La France connaît aussi un fort taux de mariages mixtes ; les enfants de ces couples portent en eux des différences, ce qui n’est pas toujours facile à assumer. Comment vivre de tels métissages, non comme une menace, mais au contraire comme une chance d’enrichissement humain ? À ce propos, on peut rappeler que des personnalités politiques de premier plan sont elles-mêmes issues de l’immigration (chacun de nous peut tenter de faire une liste, c’est instructif !).

* Dans notre pays, ces derniers mois, le recours aux banques alimentaires a connu une forte augmentation, principalement en raison de la venue de familles avec enfants. Comment ces enfants qui souffrent de pauvreté vont-ils comprendre les mots « égalité », « fraternité » écrits sur nos monuments publics ?

* Une demi bonne nouvelle : le rapatriement de femmes et d’enfants qui étaient détenus en des camps, suite à l’engagement d’adultes dans les rangs de Daech en Syrie et en Irak. Beaucoup demeurent encore enfermés en ces camps. Notre pays se déshonore en ne prenant pas soin d’enfants de nationalité française. Pourquoi en parle-t-on si peu ?

* En de nombreux pays, la scolarisation des enfants et des jeunes est en baisse, notamment en ce qui concerne les filles, marquant ainsi l’inversion d’une dynamique qui semblait porteuse d’avenir. Un exemple : au Soudan Sud, 7 enfants sur 10 ne vont pas à l’école. Des plans concertés en vue d’un développement humain ouvrent à un avenir de paix plus sûrement que l’amplification de la course aux armements.

4 – Une espérance
Quelques mots prononcés par des parents à l’occasion du baptême de leur enfant (extraits) : « Tu es notre lumière, tu nous donnes de la joie et de l’amour. Nous souhaitons que dans l’avenir tu sois toujours cette lumière et cette joie pour les autres. Nous souhaitons que ton intelligence progresse dans la découverte de la Vérité, que tes mains servent à transformer le monde et que tes yeux ne se ferment jamais sur la misère. »

5 – Un atelier du Centre théologique : Fonder la vie commune.
Animé par André TALBOT
Dans un paysage politique incertain et tourmenté, tant au plan national qu’international, sur quelles références majeures pouvons-nous fonder notre vie commune ? À partir de nos différentes expériences et à la lumière de l’enseignement social de l’Église, nous préciserons des critères d’évaluation susceptibles d’orienter nos choix et nos engagements. La méthode de travail mettra l’accent sur une élaboration commune à partir de références partagées et discutées.

Les mardis 27 septembre, 4 et 18 octobre, 8 et 22 novembre, 6 et 13 décembre.
De 16h à 17h30, à la Maison Saint-Hilaire, 36 Bd Anatole France à Poitiers.

André Talbot

Télécharger le n°47 août 22

Rendez-vous dans un mois pour le prochain numéro de # DIÈSE,
Un demi-ton au dessus du bruit de fond médiatique